On dit que la sensibilité du scanner est faible pour le diagnostic du covid19, pouvez-vous nous énumérer les autres causes possibles devant un tel aspect en imagerie, quels sont les autres germes possibles? Récemment y a eu un cas avec du verre dépoli diffus prédominant en périphérie, étiquetés initialement comme covid19, il s'est avéré que c'était une pneumocystose chez un patient VIH+. »
Réponse (Pr M. LEDERLIN, CHU Rennes) : Non la sensibilité est relativement élevée, probablement autour de 90% (même si la TDM peut être normale au tout début de l’infection).
C’est la spécificité qui est plus faible.
D’autres pneumopathies virales peuvent présenter des aspects similaires (grippe A et B, métapneumovirus…).
La pneumocystose est classiquement plus centrale, mais il faut l’évoquer systématiquement devant du verre dépoli bilatéral chez un patient immunodéprimé (transplantés, VIH, sous CTC ou IS au long cours).
D’une manière générale, devant du verre dépoli bilatéral, la connaissance du contexte clinique est essentielle.
Enfin il faut penser aux infarctus pulmonaires devant des images triangulaires périphériques avec clartés centrales (et souvent des douleurs), et donc injecter pour chercher l’EP.
Complément (Pr M. OHANA, CHU Strasbourg) : Sur nos chiffres sur 208 scanners thoraciques pour suspicion de covid19 à la phase initiale de l’épidémie, nous avions une sensibilité de 82,8% et une spécificité de 84,3%, en prenant la PCR par frottis nasal comme référence. Les anomalies infectieuses non évocatrices comme la condensation alvéolaire unique ou la bronchiolite et les anomalies non infectieuses comme l’OAP sont en général bien distinguées du covid19. Notre VPN était à 91,2%.