M. Tassart (Paris) a entamé cette session pédagogique commune au CIREOL et à la Fédération de Radiologie Interventionnelle, en nous parlant de la cytoponction thyroïdienne, geste pour lequel l’élément décisionnel majeur est la classification EU-TIRADS. En effet, ce n’est pas forcément le nodule le plus gros qui est à ponctionner, mais le plus suspect, le cut-off étant > 2cm pour les nodules EU-TIRADS III, mais >1,5 cm pour ceux classés IV. Un autre élément décisionnel important est une éventuelle extension à la capsule ainsi que la présence de ganglions suspects. D’un point de vue pratique, il faut utiliser l’aiguille la plus fine possible (27G) avec un étalement simple, sans écraser les cellules sur la lame, sans oublier de prévenir le cytologiste en cas de signes de thyroïdite sur l’échographie. Le bilan d’hémostase n’est pas nécessaire et ce geste peut se faire sous anticoagulants, en limitant les passages et en faisant attention à la compression.
G. Russ (Paris) nous a ensuite parlé de la possibilité de remplacer les cytoponctions des nodules thyroïdiens par des microbiopsies avec une exactitude diagnostique supérieure (92% versus 82%), notamment après deux résultats Bethesda III. En pratique, le patient est placé en hyperextension cervicale, avec un travail au pistolet semi-automatique (18G) sous anesthésie locale. Le nodule est abordé avec une approche cranio-caudale avec deux passages en moyenne. Une compression d’environ 5 minutes est nécessaire, car les petits hématomes sont fréquents (5%), ceci expliquant la nécessité d’interrompre le traitement anticoagulant. G. Russ conclut qu’en raison de la durée, de l’inconfort global et de son coût, la microbiopsie ne se substituera probablement pas à la cytoponction. Cependant, dans les cytologies indéterminées, il note qu’elle permet de reclasser en bénin 75% des nodules et d’éviter des chirurgies inutiles.
G. Russ poursuit sa présentation par une description de la thermoablation des nodules thyroïdiens par radiofréquence (Fig. 1). Cette procédure permet l’obtention d’une réduction volumique >50% chez 70% des patients avec une nette amélioration de leur symptomalogie esthétique et fonctionnelle. Cette procédure ambulatoire, sous anesthésie locale est très bien tolérée, avec un un taux de complications sévères (1,9%) inférieur à la chirurgie. Elle est indiquée dans les nodules solitaires ou dominants < 2cm, les nodules bénins EU-TIRADS III ou IV (2 cytologies sucessives) et surtout en cas de gêne fonctionnelle ou cosmétique. Les non-indications sont l’absence de croissance prouvée ou de gêne, une taille < 4cm, la présence d’autres nodules suspects et une cytologie indéterminée ou maligne. Une consultation (1h) et une échographie préalables sont nécessaires, notamment pour vérifier le volume du nodule, sa position par rapport aux structures notamment vasculo-nerveuses adjacentes, ainsi que l’absence de mouvements de déglutition permanents. Il ne manque plus que la cotation de cet acte en plein développement !
Aïna VENKATASAMY
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg