L’imagerie juste du myélome multiple : une imagerie corps entier et multimodale

Imagerie Myelome

L’imagerie juste du myélome multiple : une imagerie corps entier et multimodale

Auteur(s) : 
Mathilde Vermersch

C’est avec un hommage au Pr. Alain Rahmouni qu’ont débuté ces 66èmes Journées Francophones de la Radiologie, avec une session de la Fédération d’Imagerie du Cancer sur l’imagerie du myélome multiple.

Cette session s’est tout d’abord intéressée, avec le Dr. Sébastien Mulé (CHU Henri Mondor, Créteil) à l’IRM, désormais intégrée aux dernières recommandations dans la définition du myélome multiple symptomatique. Il a souligné l’importance d’une imagerie sur le corps entier et ne se limitant pas à un protocole morphologique minimal T1 et T2. Il apparaît aujourd’hui primordial de réaliser un véritable examen multiparamétrique incluant des données fonctionnelles recueillies sur des séquences de diffusion et des séquences dynamiques après injection de chélates de gadolinium. En effet, si la séquence de diffusion semble être la séquence la plus sensible pour la détection des lésions focales, les séquences dynamiques permettent quant à elles une évaluation de l’angiogenèse tumorale, particulièrement importante pour l’évaluation de la réponse thérapeutique.

En association à ces informations morphologiques et fonctionnelles apportées par l’IRM, le Dr. Bastien Jamet, médecin nucléaire à Nantes, a alors rappelé l’intérêt de la TEP au Fluoro-Desoxy-Glucose (FDG) dans l’évaluation pronostique du myélome multiple. Actuellement, si cette technologie reste l’imagerie de référence pour l’évaluation thérapeutique, elle montre également un apport diagnostique non négligeable dans la détection des lésions osseuses lors du diagnostic initial et surtout elle permet une étude pronostique, à la fois par la détection des patients à haut risque et par l’évaluation après autogreffe. Les enjeux actuels restent cependant la standardisation dans l’interprétation de cet examen, notamment pour l’évaluation de la maladie résiduelle.

Cette mise aux point sur l’imagerie multimodale du myélome s’est alors naturellement tournée vers les avancées scientifiques dans l’imagerie du myélome avec le Dr Lin de Taïwan. Un nouveau radio-traceur, ciblant le métabolisme des acides gras est en effet actuellement à l’étude, le 11C-Acétate. Celui-ci semble fortement corrélé à l’infiltration médullaire et pourrait apporter des informations complémentaires au FDG pour la détection de l’infiltration diffuse et des lésions focales. La deuxième avancée scientifique dans l’imagerie du myélome est suggérée par des séquences de diffusion IVIM (Intra Voxel Incoherent Motion) qui apporteraient alors des informations sur l’angiogénèse tumorale.

 

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Fig. 1. Acquisition TEP-IRM chez un patient suivi pour myélome multiple.

L’enjeu dans l’imagerie du myélome multiple, comme nous l’ont rappelé le Pr. Alain Luciani et le Dr. Jules Zhang, est la réalisation d’une imagerie « sans limites » ne s’arrêtant pas à un ou plusieurs segments et intégrant les informations morphologiques, fonctionnelles et métaboliques. L’imagerie juste du myélome multiple est alors une imagerie corps entier et multimodale, peut-être portée dans l’avenir par la TEP-IRM (Fig. 1).


Mathilde Vermersch
Lille