Le défi de la prise en charge de l’AVC en France : actualités

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Le défi de la prise en charge de l’AVC en France : actualités

Auteur(s) : 
Elsa TALAB BERTHOU

Elsa TALAB BERTHOU – Hôpital Necker-Enfants Malades

Moins de 50% de la population française connaît les signes d’alerte de l’AVC, moins d’un tiers les réflexes à avoir. La séance débute par la diffusion du court-métrage de Xavier Inbona, Accord Parfait, en collaboration avec O. Naggara, visant à informer le grand public et à faire connaître le rôle thérapeutique du radiologue interventionnel. Le film, accueilli avec enthousiasme par la salle, met en scène un pianiste de haut niveau victime d’un AVC, pris en charge avec succès en neuroradiologie interventionnelle, permettant de médiatiser la thrombectomie comme traitement actuel de l’AVC ischémique.

Le film est suivi par l’intervention d’Isabelle Florentin, qui représente Françoise Benon, la présidente de l’association France AVC. Grâce au plan AVC 2010-2014, la France s’est dotée de plusieurs unités neurovasculaires, mais il faut encore plus de personnel pour éviter des décès. Elle souhaite que la formation de nouveaux NRIstes soit une priorité de l’Etat ; l’amélioration de la prise en charge passe également par la formation continue des praticiens de santé, qui n’ont pas tous les bons réflexes devant un AVC, et l’information du grand public.

S. Alamowitch fait ensuite l’état des lieux du traitement de l’AVC. La thrombolyse intraveineuse (un patient sur deux guéri) est une technique qui doit encore progresser (191 thrombolyses par million en France, vs 372 en Allemagne), avec une réduction des contre-indications actuellement reconnues. Une autre limite était le délai de 4h30 ; grâce à de grands essais thérapeutiques, on peut, grâce aux informations tissulaires obtenues par l’imagerie (présence d’une zone de pénombre ischémique), traiter le patient par Alteplase® dans une fenêtre tardive, au cas par cas. Il existe en outre plusieurs perspectives pharmacologiques d’avenir.

H. Desal fait un point sur le traitement actuel de l’AVC ischémique en radiologie interventionnelle en France. Il faut réorganiser l’offre de soin neurovasculaire interventionnelle en tenant compte des disparités territoriales (Fig. 1) ; il existe également un problème démographique médical (nombre de NRIstes). Le nombre de thrombectomies est en augmentation constante. Il faut améliorer la sélection des patients, raccourcir les délais, et augmenter le taux de recanalisations (3-22% des AVC ischémiques sont candidats potentiels).

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Figure 1. Densité des unités neuro-vasculaires (UNV).

J. Berge présente les perspectives de formation des nouveaux NRistes, à partir de deux filières dans le DES radiologie, ou en formation complémentaire pour les CCA en RI. Les jeunes ont une meilleure perception et connaissance de la RI. Un plan national de formation en NRI est nécessaire (attractivité pour les internes et surtout ouverture de postes qui manquent actuellement.)

P. Dhôte-Burger (Direction générale de l’offre de soins) résume les points forts et les points faibles de la mise en œuvre de la thrombectomie en France depuis 18 mois (validation par la HAS). Un travail est en cours sur un décret relatif aux conditions d’implantation et de fonctionnement à partir des éléments issus des sociétés savantes (pour 2020) et un arrêté de compétence pour garantir la qualité et la sécurité de prise en charge.