Cette session d’imagerie musculo-squelettique présidée par le Pr. Anne Cotten (Lille) a pour objectif de délivrer des astuces utilisables au quotidien dans notre pratique diagnostique que ce soit en échographie, IRM ou scanner.
Vincent Morel (Lille) a présenté notamment son retour d’expérience concernant les conflits psoas-cupule, souvent recherchés en pratique quotidienne mais parfois difficilement objectivables avec certitude. Ils sont définis par un débord du matériel chirurgical (vis ou cupule prothétique acétabulaire) faisant saillie sur le tendon du muscle ilio-psoas responsable de symptomatologie de type tendino-bursite. Ils sont en rapport avec un défaut d’antéversion du matériel ou un matériel trop volumineux en regard du relief osseux acétabulaire. La TDM est l’examen clé pour le diagnostic bien que parfois prise en défaut en raison des artéfacts de durcissement. À ce propos, il faudra être vigilant pour l’analyse des images utilisant des algorithmes de réduction des artéfacts métalliques. En effet, ces derniers peuvent surestimer à tort un débord de la cupule au-delà du cut-off théorique de 12 mm dans le plan axial (Fig. 1).
Guillaume Lefebvre (Lille) a particulièrement souligné l’importance des associations lésionnelles dans la pathologie tendineuse et ligamentaire de la cheville et du pied. Par exemple, il faut faire attention à ne pas méconnaître une entorse de Chopart – parfois isolée – chez tout patient adressé pour bilan d’entorse latérale de cheville. En effet, en l’absence de traitement adéquat, cette dernière peut grever le pronostic fonctionnel à long terme. Il en est de même pour les atteintes de la syndesmose tibio-fibulaire distale, dont les faisceaux antérieur et postérieur doivent être vérifiés, y compris en échographie. L’atteinte du faisceau postérieur peut s’intégrer dans un équivalent de fracture bi ou tri-malléolaire.
La troisième présentation, animée par Anne Cotten (Lille), a fait une mise point sur les pathologies affectant le plexus brachial. Après un rappel de l’anatomie utile du plexus brachial –le plexus brachial est constitué des rameaux ventraux de C5 à T1 – différentes pathologies ont été abordées, au premier rang desquelles la pathologie traumatique, apanage des accidents de la voie publique à haute cinétique en moto. Il existe à cet égard deux types de lésions, les lésions pré-ganglionnaires, proximales par rapport au ganglion spinal, de pronostic sombre et les lésions post-ganglionnaires. Concernant les lésions pré-ganglionnaires, les pseudo méningocèles, les avulsions des radicelles ainsi que les anomalies médullaires doivent être recherchées avec attention. Il a également été décrit des rehaussements anormaux des muscles paraspinaux dans les premières 24 heures après le traumatisme. Enfin, un petit « truc » pour identifier les différentes racines d’un coup d’œil : la racine T1 possède un trajet horizontal, la racine C5 est à l’état physiologique la plus fine des racines du plexus brachial.
Pierre Leyendecker
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg