Scoop !! Les AVC concernent désormais aussi les enfants !

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Scoop !! Les AVC concernent désormais aussi les enfants !

Auteur(s) : 
Charles-Joris ROUX

Les AVC ne sont pas une pathologie réservée à l’âge adulte. Les sociétés d’imagerie pédiatrique (SFIPP) et de neuroradiologie (SFNR) se sont donc réunies pour expliquer la prise en charge de l’AVC en pédiatrie, mettant en lumière ses spécificités par rapport à l’adulte.

Le message transmis par S. Chabrier (Saint-Etienne) est simple : il n’existe pas de différence entre l’ischémie cérébrale de l’enfant et celle de l’adulte. Les causes responsables d’ischémie sont les mêmes chez le jeune enfant et l’adulte âgé, seule la fréquence varie : 70 % d’artériopathie chez l’enfant, avec une atteinte vasculaire focale intracrânienne, en général post-infectieuse et 30 % de causes cardioemboliques, sur des cardiopathies congénitales le plus souvent. Entre ces âges extrêmes, chez l’adolescent et le jeune adulte, les AVC sont plus volontiers hémorragiques. Contrairement aux idées reçues, les AVC entraînent aussi de lourdes séquelles chez l’enfant, dans 70 % des cas.

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Figure 1 : Accident ischémique aigu de moins de 3h systématisé au territoire sylvien droit par occlusion de l’ACM, avec mismatch diffusion-perfusion ASL.

M. Kossorotoff et D. Grévent (Paris) ont mis en avant l’importance capitale d’une collaboration radioclinique efficace. Chaque région est légalement tenue d’organiser une filière pédiatrique de prise en charge de l’AVC, selon un protocole adapté aux ressources locales. L’alerte et la régulation pré-hospitalière doivent être optimisées pour permettre une prise en charge rapide. Tout doit être mis en œuvre pour que l’IRM soit réalisée dès l’arrivée de l’enfant. Même chez le jeune enfant, il est toujours possible de réaliser une IRM, et en particulier la séquence de diffusion qui pose le diagnostic (Fig. 1). Si l’enfant présente des troubles de conscience, il sera licite de réaliser en premier lieu un scanner.

M. Edjlali-Goujon et D. Grévent (Paris) ont, pour terminer, présenté les différences de l’atteinte cérébrale entre enfant et adulte dans une maladie génétique grande pourvoyeuse d’accidents vasculaires, la drépanocytose. Le doppler transcrânien est indispensable dès l’âge de 2 ans afin de dépister une atteinte vasculaire, et une IRM doit être réalisée de manière systématique avant 6 ans. Les enfants présentent des AVC ischémiques, les adultes principalement des hémorragies. Les hypersignaux Flair punctiformes décelés dans les territoires jonctionnels chez l’enfant évoluent vers une leucopathie marquée à l’âge adulte. Les Moya-Moya apparaissent toujours chez l’enfant. En revanche, les sténoses cervicales sont beaucoup plus fréquemment retrouvées chez l’adulte (35% des cas). Les anévrismes peuvent, eux, être retrouvés à tout âge.

Ces trois présentations font ressortir un point primordial : il faut savoir évoquer un AVC devant un déficit chez l’enfant et le prendre en charge de manière urgente et systématique dans des filières organisées, à l’instar de ce qui se fait chez l’adulte.

Une préconisation pour conclure : se référer au centre national de référence de l’AVC en pédiatrie (www.chu-st-etienne.fr/avcpediatrie), et ne pas hésiter à leur soumettre toute question lors des RCP organisées en web-conférence trois fois par mois !


Charles-Joris ROUX
Hôpital Necker, Paris