On peut penser que la plupart des radiologues participant à cette présentation s’attendaient à une recette claire, des critères diagnostiques précis (comme ils en ont l’habitude), or si cette séance a pu démontrer quelque chose, c’est qu’il n’existait pas de vérité absolue dans la façon d’annoncer une mauvaise nouvelle à un patient.
Dans la pathologie oncologique tout particulièrement, le radiologue est la première personne qui discute avec le patient qui attend des réponses (Fig. 1). Alors comment peut se débrouiller le radiologue au moment de l’annonce d’une mauvaise nouvelle ? Il doit tenir compte de la personnalité du patient, poser les bonnes questions pour savoir ce qu’il sait et ce qu’il fait, afin d’obtenir un bref profil psychologique qui va permettre de s’adapter au niveau socio-culturel et intellectuel de son interlocuteur.
D’abord, il faut trouver un environnement tranquille où le radiologue peut être seul avec le patient sans interruption, et adopter une attitude empathique : baisser la voix, avoir une attitude accueillante, ne pas énoncer le diagnostic de manière brutale, et proposer des solutions. Le patient a besoin de comprendre sa maladie, de sentir qu’il n’est pas seul, qu’il existe des solutions. La façon d’annoncer a plus d’impact que le contenu lui-même. Il est impératif de savoir écouter, d’être compréhensif, sincère, d’éviter la banalisation ou le ton faussement rassurant, de s’adapter au patient, qui va réagir de façon imprévisible en fonction de sa personnalité : le silence, un comportement désagréable, une attitude trop autoritaire ou sentencieuse sont à éviter, et il est indispensable de faire preuve de patience face à un patient qui se révélerait agressif. Il est ensuite important de donner des informations de base sur le parcours médical que va devoir suivre le patient.
Finalement, quelles sont les façons pour le radiologue de s’adapter, alors qu’il est parfois débordé face à un patient dont la réaction peut être de nier, voire de se mettre en colère ?
Des solutions existent, et ce qu’on doit retenir est que la communication, la science de la relation patient-radiologue, sont des choses qui s’apprennent. Dans ce cadre, il existe des séances de discussion, des formations théoriques, des simulations relationnelles et le théâtre (se mettre dans la peau du patient). Message à retenir : « Le patient n’a ni tort ni raison, il est angoissé ». Pour conclure, l’écoute empathique, une bonne communication et connaissance de la psychologie sont des outils indispensables pour les radiologues, non seulement dans la relation avec leurs patients, mais aussi dans la relation avec les autres médecins.
Irina CANDEA
Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris