Dossier médicolégal – Un cas de défaut d’indication de scanner

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Dossier médicolégal – Un cas de défaut d’indication de scanner

Auteur(s) : 
Dr Emmanuelle PIANTA D’INGRADO
Dr Philippe

Dr Emmanuelle PIANTA D’INGRADO,  Dr Philippe MONTMARTIN – Médecins conseil, Sham

Homme de 77 ans, opéré d’une maladie anévrysmale avec mise en place d’une endoprothèse.

Des complications septiques surviennent et un scanner injecté est demandé pour adapter la prise en charge.

Les antécédents allergiques du patient aux différents produits de contraste ont été signalés au service de radiologie : hypersensibilité de type III à un produit de contraste iodé N° 1.

Le scanner est réalisé sous prémédication (1 cp de Desloratadine et 40 mg de méthylprednisolone) avec utilisation d'un autre produit de contraste iodé N°2.

Survient un choc anaphylactique avec arrêt cardiovasculaire et le patient garde une paraplégie flasque totale.

Dans les recommandations de bonnes pratiques, il est précisé que, si un examen doit être réalisé en urgence, plusieurs solutions sont proposées : utiliser une autre technique d'imagerie, et si l'injection du produit de contraste est indispensable, la non-utilisation du produit de contraste incriminé utilisé qui a entraîné une réaction et le recours à un produit de contraste que le patient n'a jamais reçu est recommandé.

En l’espèce, à titre principal, les experts ont retenu l’absence d’une discussion pluridisciplinaire afin de confirmer le caractère indispensable d’une imagerie complémentaire ou de poser une indication chirurgicale sur la base des données échographiques, cliniques et biologiques déjà disponibles.

Il n’y a pas de trace dans le dossier patient d’une concertation pluridisciplinaire se positionnant sur les alternatives, ni d’une information du patient lui permettant d’être associé à l’évaluation du rapport bénéfice/risque. 

En conclusion : compte tenu des éléments exposés dans la discussion, les experts retiennent une indication de scanner injecté injustifiée.

La Commission de Conciliation et d’Indemnisation (CCI) suit les experts et retient une responsabilité totale, partagée à parts égales entre demandeurs et radiologues.

Le conseil Sham : en cas d’indication difficile à poser, discuter de bénéfice/risque entre demandeurs et radiologues, mais aussi avec les autres intervenants de la prise en charge et avec le patient à chaque fois que cela est possible. Tracer le tout dans le dossier patient.

Vous souhaitez discuter de ce cas ? : Dr PIANTA (+33 4 72 75 58 75 - emmanuelle.pianta-dingrado@sham.fr) ou Dr MONTMARTIN (+33 4 72 75 63 66 – philippe.montmartin@sham.fr)

Crédits photo : Sham, Romain Etienne – Collectif item.

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