Marc BARONCINI, Guillaume LEFEBVRE, Mélanie AUTRAN – 1. CHU Lille, Service de neurochirurgie générale adulte. 2. CHU de Lille, service de Radiologie et imagerie musculosquelettique. 3. Médecin conseil, Sham

Mme M., infirmière de 35 ans, rencontre son médecin traitant pour une lombo-sciatique S1 droite évoluant depuis trois semaines. Son médecin lui prescrit des antalgiques de pallier 1, des AINS, et lui remet une ordonnance pour la réalisation d’un scanner lombaire. Le scanner retrouve une volumineuse hernie discale L5-S1 droite, en bonne corrélation avec les données de l’examen clinique. Devant le volume de la hernie discale, la patiente est adressée aux urgences.

L’examen clinique ne retrouve pas de déficit moteur, pas de syndrome de la queue de cheval. On note une discrète hypoesthésie dans le dermatome S1 et une abolition du réflexe ostéo-tendineux achilléen droit. Il existe un signe de Lasègue à 45°. La patiente n’est pas hyperalgique mais reste gênée. Elle est examinée par l’interne de neurochirurgie et par le rhumatologue. Il n’y a aucun déficit moteur, pas de signe évocateur de syndrome de la queue de cheval. Il est proposé une consultation en externe trois semaines plus tard pour programmer un geste chirurgical.

La patiente revient 15 jours plus tard aux urgences, à 5h du matin. Elle indique que depuis 3h du matin elle « ne sent plus ses urines passer », que « les fesses sont endormies ». L’examen clinique ne retrouve pas de déficit moteur au niveaux des deux membres inférieurs, mais on note une atonie anale.

La prise en charge médicochirurgicale et radiologique a-t-elle été conforme aux règles de l’art ?

Etait-il possible d’éviter la survenue de cette complication neurologique ?

Nous vous invitons à participer aux échanges sur ce cas médico-légal lors de la session dédiée samedi 12 octobre, salle Passy, de 16h à 17h15 : « La notion d'imputabilité lésionnelle et ses conséquences : l'exemple de la hernie discale et de ses complications »

Crédits photo : Sham, Romain Etienne – Collectif item.