IRM cardiaque : La nouvelle imagerie de référence ?

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IRM cardiaque : La nouvelle imagerie de référence ?

Auteur(s) : 
Leïla MAZZOLO

Leïla MAZZOLO, interne en radiologie et imagerie médicale

La séance a été divisée en 4 interventions nous permettant de décrypter l’IRM cardiaque, allant des principales avancées, aux techniques et aux applications cliniques.
L’exploration de la fonction ventriculaire systolique globale et segmentaire est expliquée par B. DUBOURG (CHU – ROUEN). L’analyse visuelle doit être réalisée en premier et est fondamentale pour repérer une altération de la fonction systolique, une hypertrophie du VG ou encore une amylose.
Ensuite, l’analyse segmentaire se base sur une division des ventricules en plusieurs segments, 16 pour le ventricule gauche selon une segmentation internationale.
Mais alors, à quoi ça sert ? L’IRM est la technique de référence pour mesurer les volumes cardiaques ainsi que les fractions d’éjection des ventricules. Par exemple, la FEVG est calculée à partir du repérage de l’anneau mitral et des contours du myocarde.

S. WILLOTEAUX (CHU – ANGERS) nous apprend ensuite à mesurer un flux en IRM. Basée sur une séquence de vélocimétrie par contraste de phase (2D), l’IRM est l’examen de référence pour l’évaluation fiable des flux. Quelles applications cliniques ? Caractériser un rétrécissement valvulaire ou une sténose à partir de la mesure d’une accélération, évaluer une insuffisance valvulaire à partir de la mesure d’un reflux ou encore quantifier un shunt intra-cardiaque. Toutes ces mesures reposent sur des critères de qualités fondamentaux : la position de la coupe, le choix de la vitesse d’encodage et l’ajustement de la phase en arrière-plan. En développement, des séquences en 4D fondées sur l’acquisition sur la totalité du volume cardiaque et non une simple coupe, seront une force pour les mesures d’accélération et pour le repérage de flux turbulents.

Comment réaliser une IRM de stress sans être stressé ? C’est la question à laquelle F. PONTANA (CHU – LILLE) répond. Alors, comment produire un stress ? Soit à partir d’un effort physique (moyennant l’achat d’un ergomètre amagnétique à 20 000€) soit à partir d’un agent vasodilatateur.
Mais, quel agent choisir ? L’adénosine se démarque par sa demi vie courte (10 secondes !) et le regadenoson, plus récent est innovant d’une part par la possibilité d’utilisation chez le patient BPCO ou asthmatique (Contre-indication absolue pour tous les autres agents !) et d’autre part par la diminution des effets indésirables (flushs, inconforts…).
Cet examen facile et rapide à réaliser, basé sur la comparaison entre la séquence de perfusion de stress versus celle de rehaussement tardif, permet de répondre à une question en moins de 30 min avec une sensibilité de 86,5% et une spécificité de 83,4% (Lancet).

Pour finir, D. MANDRY (CHU – NANCY) nous aide à comprendre l’imagerie de rétention tardive (RT), une imagerie de contraste de la distribution du Gadolinium dans le tissu.
La topographie de la RT permet une orientation diagnostique intéressante ! En effet, les topographies sous-endocardique et transmurale orientent toutes deux vers une ischémie (Figure 1). Alors que les topographies intra-myocardique et sous-épicardique orientent vers d’autres étiologies (CMD, CMH, myocardites, maladie d’Anderson-Fabry etc.). Quel avenir pour cette imagerie ? Essayer de réduire la dose de chélates de Gadolinium.

En conclusion, l’IRM cardiaque possède déjà d’innombrables applications cliniques qui ne feront que croitre grâce aux nombreuses techniques en développement.

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Figure 1 : Ischémie sous-endocardique du myocarde. Imagerie de rétention tardive. B. MANDY (CHU – NANCY).