Sophie NEVEU – Hôpital Henri-Mondor, Créteil
En ville, le médecin généraliste est le principal prescripteur d’examen d’imagerie. Le radiologue, quant à lui, apporte une réponse en fonction de l’examen pratiqué, du patient et de la question posée par son correspondant. En pratique quotidienne cependant, le manque de communication entre imageur et clinicien est souvent pointé comme un frein majeur à la bonne prise en charge des patients. Les causes en sont multiples : demandes d’examens incomplètes, patient mal informé, comptes rendus inadéquats. Comment améliorer nos pratiques de façon conjointe et constructive ?
Le recours à un examen d’imagerie médicale fait partie du quotidien du médecin généraliste. Une étude a été réalisée auprès de 108 médecins généralistes des Pays de la Loire, n’ayant pas de formation spécifique à l’imagerie médicale. Cette enquête visait à comprendre les attentes des praticiens concernant la demande d’imagerie, le compte rendu radiologique et leur point de vue sur les outils d’aide à la prescription d’examen. Les médecins généralistes ayant répondu à l’étude étaient partagés sur les éléments devant figurer dans la prescription d’imagerie et sur le compte rendu radiologique. Alors que la grande majorité des médecins prescripteurs interrogés (89%) estiment que les éléments pertinents de l’examen clinique doivent figurer dans la demande, seuls 54% estiment qu’il faut proposer des hypothèses diagnostiques et 34% qu’il est pertinent de préciser les antécédents du patient. Pour ce qui est du compte rendu radiologique, une majorité des médecins généralistes préfèrent un compte rendu détaillé à un compte rendu synthétique ou standardisé. Cependant, la plupart des praticiens reconnaissent ne pas connaître les fourchettes de tailles normales des différentes structures anatomiques et estiment que les comptes rendus d’imagerie comportent trop de jargon et d’abréviations. En ce qui concerne l’aide à la prescription des examens, seuls 42% des médecins généralistes connaissent le guide de bon usage des examens d’imagerie (GBU) et à peine 30% l’utilisent en raison de son format inadapté, de son défaut de pertinence face à l’examen clinique et de son absence d’actualisation vis-à-vis des mises à jour récentes. Nombreux sont ceux qui plébiscitent la mise en place d’un outil informatique d’aide à la prescription type « imagerieclic » sur le modèle d’Antibioclic.
Du point de vue des radiologues, on sait qu’il existe un risque réel lorsque les demandes sont mal remplies. Les prescriptions non justifiées sont source d’erreurs, de sous- ou surdiagnostic, de perte de temps pour le médecin et de perte de chance pour le patient. La majorité des radiologues pensent qu’un formulaire standardisé, unique et régional est une bonne idée et doit être fait par type d’examen d’imagerie. En Belgique, afin d’éviter la sur consommation des examens d’imagerie (fig. 1), un formulaire de ce type a été développé et rendu obligatoire par la collectivité. En 5 ans, ce formulaire a permis d’améliorer légèrement les prescriptions et d’augmenter le pourcentage d’examens répondant aux guidelines.
En conclusion, il apparaît que médecins généralistes comme radiologues souhaitent développer des outils de communication efficaces dans un objectif commun de collaboration au service du patient.