D. Missud¹, C. Cade², C. Adamsbaum³, C. Aubé⁴ – 1. Radiopédiatrie CHU Bicêtre et Maison de Santé Faidherbe, Paris. 2. Département de Médecine Générale, Faculté de Médecine d’Angers. 3. Radiologie pédiatrique, CHU Bicêtre. 4. Radiologie, CHU d’Angers

Quel radiologue n’a pas pesté sur une demande d’imagerie plus que laconique provenant d’un médecin généraliste ? Avec raison sans doute, mais tentons l’exercice inverse : imaginons-nous médecin généraliste exaspéré face à un compte-rendu d’imagerie tout aussi laconique voire incompréhensible ! Qu’attendent les médecins généralistes, qui constituent le plus gros contingent des demandeurs d’imagerie en ville, de l’examen d’imagerie que nous venons d’interpréter ?

Se mettre à la place du médecin généraliste est moins évident qu’il n’y paraît. C’est être confronté à une grande variété de situations cliniques, souvent confuses, à débrouiller dans un temps de consultation court. En pratique, la pression des patients en forte demande d’examens complémentaires est réelle, d’où parfois des demandes d’imagerie dont la justification n’est pas évidente. Finalement, le plus simple est encore de poser la question aux médecins généralistes : qu’attendez-vous des radiologues ? Si l’on cherche dans la littérature, cette question n’a pas souvent été posée.

Pourtant, les réponses sont éclairantes, comme en témoigne le questionnaire dédié que nous avons envoyé à un groupe de médecins généralistes. Ces derniers attendent tout d’abord du radiologue de la clarté et de la simplicité, et qu’il donne des éléments d’orientation diagnostique. Bien sûr, il faut que le radiologue réponde à la question posée, s’il y en a une (et il doit y en avoir une, dans la majorité des cas !). Mais aussi, le médecin généraliste attend une vraie conclusion clinico-radiologique, qui ne se contente pas de reprendre les termes radiologiques descriptifs du corps du compte-rendu : « pneumopathie » plutôt que « opacité en base droite », « appendicite » plutôt que « appendice à 10mm ».

Les médecins généralistes sont aussi profondément demandeurs d’avis ou de recommandations quant à la conduite à tenir (autres examens, prise en charge, notion de gravité) au vu des résultats de l’examen demandé. Et les images ? Même s’ils admettent volontiers qu’ils ne sauront pas tout interpréter, la plupart des médecins généralistes souhaitent y accéder, se familiariser, comprendre, pouvoir les transférer aux correspondants, les montrer au patient. Mais pas sur ce fichu CD qui ne fonctionne jamais (d’ailleurs il n’y a plus de lecteur CD sur les ordinateurs) !

Ce n’est pas tout, bien sûr. Alors à nous, médecins généralistes et radiologues, de travailler ensemble pour mieux comprendre nos attentes mutuelles. Aussi, la session d’aujourd’hui se veut la première d’une longue série pour construire ensemble les modes de fonctionnement qui nous permettront une meilleure prise en charge de nos patients.