2018 est l’année du lancement de deux actions majeures pour la radiologie française, et en particulier pour les médecins radiologues libéraux. En avril, la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) a signé avec l’assurance maladie un « plan » pour 3 ans. Pour la première fois, et comme le demandait la FNMR depuis longtemps, l’assurance maladie a accepté de construire ce plan, non plus sur des baisses tarifaires, mais principalement sur la pertinence des actes. Il appartient à tous les radiologues, libéraux et hospitaliers, de s’y engager avec leurs confrères demandeurs d’examens d’imagerie pour sa réussite, faute de quoi la caisse reviendra aux baisses de tarifs d’actes et de forfaits techniques. Cette démarche doit permettre de réaliser pour chaque patient l’examen radiologique pertinent. Pour cela, les médecins radiologues doivent disposer de l’ensemble des techniques pour que chaque patient bénéficie de l’examen le plus adapté à son cas.
L’autre événement est la création d’un outil d’intelligence artificielle (IA) dédié à l’imagerie médicale. Il s’agit d’un « Data Hub » des données d’imagerie archivées dans les PACS (plus de 100 millions d’actes par an) que nous produisons. Il sera alimenté en permanence. Cet outil répondra à plusieurs objectifs, dont l’émergence d’applications d’IA accessibles aux radiologues français. Elles concerneront la recherche, la formation, le diagnostic et la thérapeutique. Les baisses tarifaires successives ont bloqué le financement de l’innovation en imagerie. L’acquisition, tant en libéral qu’à l’hôpital, des dernières innovations et leur généralisation, devient très difficile, pénalisant nos patients. Aujourd’hui, la naissance officielle de ce Data Hub, à l’occasion des Journées Francophones de la Radiologie, annonce une prochaine étape, avec le lancement d’un appel d’offres destiné à le mettre en œuvre. Il devra ultérieurement pouvoir s’ouvrir et communiquer avec d’autres spécialités afin de mieux refléter le parcours de soins.
Toute la profession doit être mobilisée sur ces deux évolutions pour assurer la pérennité de notre spécialité au cœur du système de soins. Les médecins radiologues et leurs correspondants ont leur rôle à jouer dans la pertinence, mais l’assurance maladie et l’État doivent contribuer à responsabiliser les patients dans cette nouvelle démarche. Les médecins radiologues portent ce projet d’Intelligence Artificielle mais nous avons besoin des industriels et de l’État pour qu’il prenne toute sa dimension.
Pertinence et IA sont deux démarches au service du patient. C’est pourquoi les associations de patients doivent y être associées dans le respect de l’éthique et de l’humanisme portés par la radiologie française.
1. Annonce faite le 2 juin 2018 à Lyon par le Dr Jean-Philippe Masson, Président de la FNMR, et le Pr Jean-François Meder, Président de la SFR, au nom du Conseil professionnel de la radiologie (G4).
Jean-Philippe MASSON
Président de la FNMR