Comment s’organisait la société de radiologie Il y a 100 ans. 6-Juin - Journal

Comment s’organisait la société de radiologie Il y a 100 ans. 6-Juin - Journal

Auteur(s) : 
Philippe Devred

Journal de Radiologie et d’Electrologie - N° 6 juin 1920



Mémoires originaux

  • Conseils pratiques pour l’emploi du tube de Coolidge par John S. Shearer USA
  • Recherche des corps radioactifs dans les eaux minérales par Loisel
  • L’électricité qui tue : comment on meurt, comment on peut sauver par M D’Halluin

Revue d’ensemble

  •     La radiothérapie gynécologique en Allemagne (1914-1918) par I. Solomon

Fait clinique

  •     Angiosarcome de la clavicule par Maugière

Note pratique

  • Comment on prend une radiographie du système urinaire par J. Belot

Analyses

  • Radiologie : 33 articles
  • Radiothérapie : 12 articles
  • Substances radioactives : 2 articles
  • Lumière : 4 articles
  • Electrologie : 14 articles

Le premier article concernant l’utilisation du tube de Coolidge est très technique : les radiologues devaient posséder de très sérieuses bases physiques pour comprendre les recommandations préconisées. En introduction, l’auteur insiste sur « l’étincelle » « lorsque nous parlons d’étincelle comme mesure de voltage cela signifie étincelle n’ayant pas encore éclaté ou sur le point d’éclater entre deux points mousses et non entre deux points aigus » … bien évidemment ! Le reste de l’article est du même niveau. Quel contraste avec notre pratique actuelle ! Dans notre exercice quotidien nous sommes bien loin des préoccupations techniques.

Le deuxième article démontre que les eaux de sources contiennent des substances radioactives : radium, thorium X et actinium X. « La plupart des eaux minérales, surtout d’origine profonde, contiennent des substances radioactives, tels le radium, auxquelles on a cru devoir attribuer certaines de leurs propriétés thérapeutiques ; il y a donc le plus grand intérêt, pour le médecin hydrologiste et à un point de vue purement médical, à rechercher, dans toute source thermale, les principales substances radioactives et principalement celles qui, au cours de leurs transformations, donnent naissance aux émanations : radium, thorium X, actinium X. » L’auteur montre ainsi que la grande source de Bagnoles de l’Orne contient des sels de radium. La découverte des substances radioactives ouvre ainsi des pistes inattendues qui ont secondairement été abandonnées.

Le troisième article revient sur le risque de l’électrocution dans la pratique radiologique avec un titre accrocheur : « L’électricité qui tue ; comment on meurt, comment on peut sauver ».

Une revue d’ensemble analyse les travaux publiés en Allemagne pendant la guerre de 14-18 et concernant la radiothérapie en gynécologie, dans la prise en charge du cancer utérin. Les résultats, bons ou mauvais sont rapportés et sont comparés à la chirurgie avec un bénéfice pour la radiothérapie. Cet article vient alimenter la discussion menée par A. Béclère entre les radiologues français et leurs collègues chirurgiens.Faits cliniques

Maugière rapporte l’observation d’une tumeur au contact de la clavicule, « qui présente des mouvements systoliques », considérée cliniquement comme un anévrysme de la sous clavière, puis comme un ostéo sarcome par l’examen radiologique (Fig. 1) et finalement comme un angiosarcome par l’anatomo pathologie. La conclusion précise que « le diagnostic radiologique des tumeurs osseuses n’est pas toujours facile ».

Belot détaille la façon de réaliser une radiographie du système urinaire sans contraste, avec compression. « Le sujet est déshabillé : on lui laisse sa chemise, ses souliers et ses bas ». Pour la prise du cliché « on relève la chemise…s’il s’agit d’une femme, on aura soin de recouvrir avec un jupon les cuisses et la région pubienne, la pudeur de certaines malades oblige à cette précaution. »

Dans les analyses d’articles plusieurs concernant le domaine ostéoarticulaire sont accompagnés de clichés ou de schémas :

  • Anomalies d’ossification de la rotule par A. Mouchet considérées comme une apophysite (Fig. 2).
  • Une variété rare de pouce surnuméraire par A Gosset et J Berger (Fig. 3) observé chez un blessé de guerre. Cette anomalie ne l’a manifestement pas empêché d’être mobilisé et envoyé au front !
  • Fracture rare d’un calcanéum par J. Berger (Fig. 4) chez un homme de 21 ans blessé dans un éboulement. « C’est seulement au quatorzième jour qu’on constate un fragment osseux à la région du tendon d’Achille ».