Comment s’organisait la société de radiologie Il y a 100 ans. 4-Avril - Bulletin

Comment s’organisait la société de radiologie Il y a 100 ans. 4-Avril - Bulletin

Auteur(s) : 
Philippe Devred

Allocution du Président

A propos du Procès Verbal

  • Enchondrome de la main par Hadengue
  • Au sujet de certaines déformations non lésionnelles de l’estomac : Réponse de Barret

Communications

  • Pseudo-tuberculose pulmonaire anthracosique par Lebon
  • Un cas d’abcès gazeux sous-phrénique par Fato (de Bari en Italie)
  • Technique spéciale pour la radiographie des parties molles par Dobrie et Colombier
  • Calcul du mésentère par H. Béclère
  • Un gaz dans les foyers de fractures de guerre par H. Béclère
  • Anévrysme de l’aorte et tumeurs du médiastin par Darbois
  • Kyste hydatique du poumon décelé par la radiographie par Surrel
  • Règle pour mesurer l’indice de développement en profondeur du ventricule gauche par Surrel

La séance commence donc par une allocution de Belot, Président de la Société, à propos de la création de la chaire de radiologie au sein du service de santé des armées et confiée au médecin principal Hirtz qui est donc le premier professeur de radiologie au Val de Grace.

Suivent 2 commentaires des Dr Hadengue et Barret à propos de communications de la séance précédente.

Les communications au nombre de 8 abordent des sujets variés :

  • Similitude entre les images d’anthracose et de tuberculose rendant le diagnostic différentiel radiologique hasardeux.
  • Identification des clartés aériques permettant, au niveau thoraco abdominal, le diagnostic d’abcès sous phrénique, et classique et sans signification péjorative au niveau des os et des parties molles dans le suivi précoce après acte chirurgical.
  • Présentation d’un procédé permettant d’obtenir en une seule exposition une bonne image de l’os et des parties molles en superposant 2 plaques radiographiques.
  • Description d’un « calcul du mésentère » probablement une calcification ganglionnaire.
  • Diagnostic différentiel entre tumeur médiastinale et anévrysme de l’aorte.

La communication la plus pittoresque concerne un cas de diagnostic « de kyste hydatique décelé par radiographie ». La demande décrit chez une jeune fille de 20 ans avec amaigrissement et hémoptysie, des signes cliniques de grande finesse séméiologique, sans évoquer de probabilité diagnostique : « modification de la respiration du sommet gauche, augmentation des vibrations thoraciques, augmentation de la résonance de la voix, respiration rude : rechercher si ces signes sont confirmés par l’examen radiologique ». On peut facilement imaginer la perplexité d’un radiologue qui serait aujourd’hui confronté à une telle demande. Notre confrère de l’époque rapporte ses constatations dans le même style : « forte diminution de la transparence du sommet gauche qui ne s’éclaire pas à la toux… » et la découverte dans la région sous claviculaire droite « d’une ombre foncée à contours arrondis et réguliers, de teinte uniforme, de dimension d’une pièce de 2 francs ». Notre collègue devant cette image porte immédiatement le diagnostic de kyste hydatique, la jeune fille ayant un jeune chien « qui lui avait souvent prodigué ses caresses ». Suit un paragraphe assez remarquable sur l’alimentation du chien, ses relations classiques avec le tænia échinocoque, les privautés que beaucoup de gens permettent à leurs chiens… éléments qui orientent de façon certaine vers ce diagnostic, oubliant totalement le tableau clinique et les anomalies du sommet gauche d’une probable tuberculose.