L’Algérie, le plus grand territoire d’Afrique, avec plus de 40 millions d’habitants, reste confrontée à la fois aux priorités sanitaires des pays en développement et à celles des pays développés, avec notamment une progression des maladies non transmissibles.
Elle a inscrit, dans ses constitutions successives, le droit des citoyens à la protection de leur santé, matérialisé par un effort gigantesque avec le développement de programmes nationaux de santé, une formation massive dans le domaine médical et paramédical, la construction et l’équipement de nombreuses infrastructures. La planification sanitaire se traduit par une répartition équitable des ressources humaines, matérielles et financières, ainsi que par l’organisation des activités et le développement des ressources humaines ; tout en précisant la complémentarité des activités de prévention, de soins et de réadaptation ; les démarches diagnostiques et thérapeutiques les plus efficientes, l’innovation technologique ; la recherche…
L’imagerie médicale et la radiologie occupent une place prépondérante, avec une implication dans trois dossiers marquants du système de santé. D’abord la réforme hospitalière engagée en 2002 pour répondre aux changements induits par les différentes transitions : démographique, épidémiologique et bien sûr économique, laquelle a consacré la notion d’hôpital-plateau technique ; puis le plan cancer 2015-2019, dont l’objectif principal est de permettre l’accès à des soins adéquats et adaptés ; enfin, un projet de loi sanitaire en cours d’adoption qui traite de tous les aspects propres au système de la santé, consacrant entre autres l’innovation technologique, la formation, la recherche, ou l’intersectorialité.
Elle dispose pour cela d’un potentiel en ressources humaines conséquent, avec plus de 1500 médecins radiologues, dont une partie exerce à l’étranger, principalement en France, 2600 techniciens en radiologie, ainsi que d’un plateau technique moderne composé d’équipements de dernière génération, avec plus de 720 CT multicoupes et 200 IRM à haut champ installés.
Les investissements consentis dans tous les domaines ont permis l’émergence de la Société Algérienne de Radiologie (SAR) initiée en 1987, laquelle a évolué et mué dans le temps avec la création de la Société Algérienne de Radiologie et d’Imagerie Médicale (SARIM) en 1996, qui assume un lien fédérateur important entre le secteur public et le secteur privé, intervient dans les domaines du conseil et de l’expertise auprès des institutions ou des partenaires.
Ses buts s’inscrivent entre autres dans la promotion de la discipline, la formation continue, l’organisation des échanges avec les sociétés scientifiques nationales ou internationales.
Ainsi la SARIM intervient dans la formation complémentaire par le biais d’ateliers ou de journées scientifiques organisées régulièrement en collaboration avec les sociétés françaises d’organe (SIMS, SIAD, SFNR) (Fig.1).
La SARIM, par son adhésion à la campagne Afrosafe et Arabsafe, appuie l’appel à l’action de Bonn publié en 2012 par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et dont les buts visent à renforcer la radioprotection et son intégration dans les systèmes de santé, par une utilisation sécurisée et appropriée des rayonnements ionisants en médecine. Sur le plan international, la SARIM est liée par des protocoles d’accord avec plusieurs sociétés, maghrébines (FMR, STR, SMR, SMARIM), arabes (PAARS), africaine (ASR), européennes (SFR, ECR) et américaine (RSNA).
À l’exemple de l’association algéro-française créée en 2000 entre la SARIM et la SFR, marquée par une collaboration dynamique et des échanges fructueux, que ce soit dans le cadre de la tenue de congrès, de séminaires, ou des journées annuelles de l’association (JAFRIM), la SARIM accorde un intérêt particulier aux jeunes radiologues et leur assure un soutien logistique constant (bourses, participation aux congrès…) afin de leur permettre de s’épanouir au contact des référents : à ce titre, un espace d’expression leur est dédié avec la SARIM junior.
Un journal, organe officiel publié régulièrement (Le JARIM) et un site WEB (www.sarim.org) matérialisent toutes les activités de la SARIM.
La stratégie du développement du secteur de la santé reste axée sur l’accès et la qualité des soins à tous les citoyens par l’amélioration de la couverture sanitaire, aussi bien en infrastructures qu’en équipements lourds, dans laquelle l’imagerie médicale occupe une place clé dans le réseau de soins.
À l’ère de l’imagerie numérique où l’innovation technologique est omniprésente, l’exigence de performance ouvre la voie vers les TIC comme la télémédecine et la téléradiologie, lesquelles font partie aujourd’hui des perspectives en termes de solutions et de développement. Cependant, des insuffisances persistent, à l’exemple de la neuroradiologie interventionnelle vasculaire, la physique médicale ou le génie biomédical, autant de chantiers à mettre en œuvre. Pour l’avenir, une génération jeune, engagée, a pris le relais, forte de la volonté de développement par les tutelles, et de la SARIM.
Pr Boudjema MANSOURI 1, Dr Nourredine BENDIB 2
1. CHU Bab El Oued, Alger, Algérie), Consultant et expert en radioprotection (AIEA), Membre fondateur de la SARIM, de la Fédération Maghrébine et de l’association Algéro-française. 2. Radiologie, EHS Ben-Aknoun, Alger. Président de la Société Algérienne de Radiologie et d’Imagerie Médicale (SARIM)