L’évolution numérique de l’imagerie, le développement des technologies d’information et de communication avec la généralisation des PACS[1] et des SIR[2], ont pour effet des changements profonds dans les processus métier. Le développement de ces outils appelle à de nouvelles compétences, de plus en plus spécifiques, et entraîne de nouveaux besoins en termes d’emploi dans les établissements de santé et plus spécifiquement en imagerie. Ce sont les métiers de gestion de l’information radiologique, de son environnement fonctionnel, et parfois de son environnement technique. Ces nouveaux métiers sont aujourd’hui accessibles aux manipulateurs d’électroradiologie médicale. Le plus répandu est celui d’administrateur de réseau d’images, mais se développent également des métiers de gestionnaire d’outils informatiques couvrant l’ensemble des systèmes d’information radiologique (RIS et PACS).

Historiquement, cette gestion était confiée aux DSI[3], mais la limite de ce système est assez vite apparue du fait de leur méconnaissance des techniques d’imagerie mais aussi du terrain et de sa culture propre. Plusieurs hôpitaux ont alors mené des expérimentations en positionnant des manipulateurs sur des postes de gestion informatique, spécifiques à l’imagerie, soit à temps partiel, soit à temps complet. Certains services sont allés au bout de leur démarche d’autonomisation en développant leur propre unité informatique structurée autour des métiers et des outils de l’imagerie. C’est le choix réalisé par le pôle Imagerie du CHU de Bordeaux. Aujourd’hui cette unité, appelée Cellule SRC[4], emploie trois manipulateurs à temps plein et j’en suis le responsable depuis 2011.

Le positionnement des manipulateurs, grâce à leur connaissance du métier, du terrain et la compréhension des besoins des utilisateurs, est un atout considérable sur ce type de poste pour optimiser au mieux la gestion de l’information. Les missions des manipulateurs administrateurs peuvent être de multiples natures et leurs responsabilités varient en fonction des structurations des équipes. Elles peuvent aller de la simple gestion des fusions de dossier d’imagerie jusqu’à la gestion complète du système d’information et de son évolution. Au niveau national, ce type de poste se généralise dans les grosses structures mais se développe également dans de plus petits établissements. Un réseau national d’administrateurs PACS ou SI s’est d’ailleurs constitué, permettant ainsi les échanges d’expérience, voire même des résolutions de problèmes.

Ce type de poste peut également être un formidable tremplin en termes d’évolution de carrière et de promotion professionnelle. À titre personnel, j‘ai pu bénéficier d’une formation prise en charge au titre de la formation permanente, puis d’une promotion au sein même du CHU de Bordeaux.

Fort d’une expérience sur un poste transversal de manipulateur sur les services d’imagerie et de médecine nucléaire du CHU de Bordeaux entre 2000 et 2006, j’ai émis l’envie de reprendre mes études lors de mon entretien d’évaluation annuel. C’est ainsi que je me suis vu proposer la mission d’accompagner le remplacement du SIR (paramétrage et mise en place) pendant 18 mois à la DSI.

C’est à cette même époque que le pôle d’imagerie a décidé de se structurer et de se doter d’une cellule informatique composée de deux manipulateurs gestionnaires de réseau et d’un cadre. Fort de ma première expérience, j’ai pu accéder à l’un des deux postes de manipulateur. Au départ du cadre en 2011, j’ai pris la responsabilité de cette cellule. J’ai démarré alors un parcours de formation afin de pouvoir évoluer professionnellement.

Le diplôme d’État de manipulateur m’a permis d’accéder à une Licence 3 MIAGE (méthode informatique appliqué à la gestion d’entreprise) en formation à distance afin d’acquérir les bases informatiques telles que la programmation. La Licence 3 associée à l’expérience professionnelle d’administrateur informatique m’ont permis d’intégrer ensuite un Master 2 MIAGE toujours à distance, conférant ainsi le niveau Bac + 5.

Après 36 mois de formation, j’ai été nommé Ingénieur hospitalier – Chef de projet informatique en 2015.

Ces nouveaux métiers qui s’offrent aux manipulateurs permettent d’ouvrir leur champ de vision d’avenir professionnel et d’élargir à d’autres perspectives de carrière.

Nicolas RASP
Ingénieur hospitalier, Chef de projet informatique, Cellule SRC – Pôle d’Imagerie Médicale, CHU de Bordeaux