Journal de Radiologie et d’Electrologie - N° 7 juillet 1920



Mémoires originaux

• Note sur la radiothérapie combinée des tuberculoses locales et des tuberculoses pulmonaires (Rayons X et Héliothérapie artificielle) par A. Gunsett
• La radiothérapie des fibro-myomes utérins devant la Société de Chirurgie (4e article) par A. Beclère

Fait clinique

• Résultats éloignés du traitement par le radium d’un cancer du col utérin par Th. Nogier

Note pratique

• Amorçage très rapide des machines statiques par M et Mme Drevon
• Nettoyage des plateaux et amorçage par M. Belot

Note d'histoire

• Histoire de l’électrothérapie par W. Turell d’Oxford

Analyses

• Radiologie : 53 articles
• Radiothérapie : 4 articles
• Substances radioactives : 2 articles
• Electrologie : 13 articles

Dans la Note sur la radiothérapie combinée des tuberculoses locales et des tuberculoses pulmonaires (Rayons X et Héliothérapie artificielle) A. Gunsett donne le ton dès la première phrase : « l’action bienfaisante des rayons X dans les tuberculoses locales est indiscutable. » La radiothérapie est essayée dans les manifestations les plus diverses de la tuberculose avec effets bénéfiques : « lymphomes tuberculeux, arthrites, ostéites… ». Mais « malgré ces beaux résultats on peut reprocher au traitement … d’être purement local et de ne pas tenir compte du fait que le porteur d’une tuberculose locale est un tuberculeux, c’est-à-dire un malade, dont l’organisme entier est infecté ». L’héliothérapie, associée, est utile pour améliorer l’état général par exposition naturelle au soleil ou par lumière artificielle. L’utilisation de cette dernière permet de réduire le nombre de malades envoyés en sanatorium. Cet article souligne une fois de plus la volonté d’améliorer de façon pratique la prise en charge des patients.

Le 4e article d’Antoine Béclère concernant sa discussion sur la radiothérapie des fibro-myomes utérins devant la Société de Chirurgie continue à réunir des témoignages démontrant l’intérêt réel de la radiothérapie : JL Faure éminent chirurgien, titulaire de clinique gynécologique affirme ainsi que la radiothérapie constitue « un traitement très efficace que nous ne pouvons supprimer d’un trait de plume sous prétexte qu’ils ont donné lieu à des échecs et à quelques accidents moins graves que ceux imputables à la chirurgie ». La conclusion générale de cette série d’articles est la suivante : « Très légitimement, le traitement des fibromes passe actuellement et passera, d’année en année, dans une proportion croissante, des chirurgiens aux médecins radiologistes. ». L’avenir a démontré le contraire, la passion de l’innovation ne dois jamais faire oublier la prudence et le recul nécessaire pour évaluer l’efficacité réelle d’une nouvelle thérapeutique.

Par contre le fait clinique présenté par Nogier montre bien l’efficacité de cette radiothérapie dans le cancer du col utérin.

Turell de Oxford présente une intéressante histoire de l’électrothérapie qui débute avec les constatations faites par Aristote et Pline concernant la raie électrique ou poisson torpille capable d’engourdir le pécheur puis d’Anthero qui traite l’attaque de goutte de l’empereur Tibère en plaçant ses pieds sur un poisson torpille. Au XVIIIème siècle de nombreux essais de traitement par électricité sont effectués soulevant des controverses. Wesley en 1780 termine un livre par ce texte « avant de conclure, je voudrais demander une chose à ces Messieurs de la Faculté… c’est qu’aucun d’eux ne condamne ce qu’il ne connait pas ; qu’il entende la cause avant de la juger ; qu’il ne se prononce pas péremptoirement contre l’éléctricité, tandis qu’il la connait si peu ou pas du tout. ». Cette demande légitime est-elle aujourd’hui encore respectée dans de nombreux domaines, médicaux ou non !  Marat, plus célèbre par sa mort dans une baignoire que pour son activité médicale, a écrit un livre sur l’électrothérapie. Sont ensuite retracés les travaux de Galvani, Volta, Faraday et de nombreux autres pionniers de cette discipline.

Dans les analyses d’articles plusieurs schémas ou reproduction de clichés sont présentés.

Fig 5 et 6 Opacification au Thorium des vésicules séminales et des vaisseaux déférents sous contrôle d’un urétheroscope par Young et Waters du John Hopkins Hospital.