La PCR donne 30% de faux négatifs. Le scanner quasiment aucun après J3 de la symptomatologie et nous avons tous dépisté des patients asymptomatiques pourquoi ne pas mettre en place un dépistage de plus grande ampleur au scanner, notamment des sujets contact ou des patients peu symptomatiques ? Ne serait-ce pas un moyen fort de démontrer l’intérêt du maillage territorial et de favoriser les autorisations ? bien confraternellement
Réponse (Pr M. OHANA, CHU Strasbourg) - 30/03/20 : Car nous sommes en période épidémique (le fameux stade 3), et le diagnostic positif est fait, pour les formes simples sans critères de gravité qui sont vues en ambulatoire, sur la base de la clinique uniquement. Faire des scanners à des patients qui vont « bien » ne présenterai pas d’intérêt dans leur prise en charge et surtout augmenterai la circulation du virus, alors même que nous sommes en confinement !
Le scanner est utile pour les cas sévères et avant tout pour faire un tri efficace dans les services d’urgences +++.
Enfin quant à la question de dépister la population générale par TDM, sur la base des symptômes, afin de ne confiner que les cas positifs (par analogie à l’utilisation de la PCR en Corée du Sud), c’est une stratégie qui se heurtera à plusieurs problèmes :
1/ irradiation : même en très basse dose, il reste une irradiation qui doit être justifiée
2/ faux négatifs : il existe environ 5 à 15% de faux négatifs à la TDM. Alors certes la quasi-totalité des cas « graves » auront une TDM anormale, mais il y aura aussi beaucoup de cas modérés, sans anomalies au scanner, mais qui sont quand même potentiellement contagieux.
Donc pour le tri au SAU, le scanner est très efficace, pour le tri d’une population générale pas ou peu symptomatique, ce n’est pas connu et c’est très certainement moins bon.
3/ manque de machine : il n’y a pas la possibilité de faire facilement 100000 scanners/j, surtout au vu des précautions à prendre pour chaque patient.