Pr Hélène Kovacsik, Pr Marc Sapoval – 1. PUPH CHU Montpellier, SFR-FRI. 2. PUPH HEGP, Responsable recommandations et valorisation SFR-FRI
Un regard nouveau est porté sur les pathologies pelviennes bénignes de la femme en âge de procréer du fait de leur retentissement psychosocial majeur : endométriose, fibromes utérins, varices pelviennes sont responsables de douleurs, parfois de saignements importants mais aussi d’une altération de la qualité de vie. Les varicocèles, impliquées dans les facteurs altérant la fertilité, sont devenues une cause croissante de consultation et, plus tard dans la vie de l’homme, l’adénome de la prostate devient la première cause de consultation urologique. Toutes ces pathologies pelviennes fréquentes peuvent relever d’un traitement par radiologie interventionnelle.
Si le traitement par embolisation des varicocèles est établi de longue date comme fiable et plus efficace que le traitement chirurgical, ce n’est que récemment que les varices pelviennes sont reconnues comme un acteur majeur d’une nouvelle entité clinique que sont les “douleurs pelviennes chroniques”. Cette entité fait l’objet de consensus internationaux pour leur prise en charge et le nombre d’embolisations ne cesse de croître face à la demande clinique croissante et l’absence d’alternative thérapeutique. Concernant l’embolisation des fibromes utérins (EFU), la fiabilité de cette technique, d’efficacité équivalente à la chirurgie avec moins de complications graves, n’est plus à démontrer et est même recommandée comme devant être proposée aux patientes par les sociétés scientifiques gynécologiques. Le lien déjà établi depuis des années des femmes avec leur gynécologue et l’existence d’alternatives chirurgicales gynécologiques ont été un frein au développement de cette activité. Cependant, l’évolution des mentalités et la prise en compte du souhait des patientes favorise des techniques moins invasives, dont l’embolisation.
En parallèle, le traitement par embolisation des adénomes prostatiques (EAP) est une nouvelle approche thérapeutique moins invasive que la chirurgie, qui a montré sa non-infériorité et sa sécurité dans des études comparées à la chirurgie (fig. 1). En France, dans le cadre d’une collaboration radio-urologique, un PHRC comparant l’embolisation au traitement médical est en cours (PARTEM). Un registre international qui contribuera à confirmer son efficacité à long terme est aussi en cours.
Parmi les missions de la SFR-FRI se dessine de façon claire la nécessité d’établir la pertinence de ces actes d’embolisation pour qu’ils deviennent les traitements de première intention de demain. Le “virage ambulatoire” est un atout majeur pour la radiologie interventionnelle car toutes ces techniques sont éligibles à ce type de prise en charge. De plus, il s’agit d’une pratique libérale et publique avec une couverture territoriale très large à même de répondre à la demande de soin, comme l’a montré l’enquête nationale sur l’activité de radiologie interventionnelle 2019 menée par le conseil professionnel de la radiologie. Nos forces vives vont croissant, grâce à la formation initiale en radiologie interventionnelle qui fait l’objet d’une sixième année de DES actée (Arrêté du 19 mars 2019) qui devrait s’adresser à 40% des effectifs de DES. La limite actuelle est une valorisation insuffisante, dès lors que le matériel est coûteux et la cotation non adaptée (EAP). Les techniques sont matures, les patients sensibilisés aux traitements les moins invasifs, les radiologues interventionnels sont présents et prêts à relever le défi de la « pertinence » pour la prise en charge par embolisation artérielle des pathologies du pelvis féminin et masculin !
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Séance pédagogique
Embolisations tumorales
10:45 - 12:00
Salle 241 (Niv 2)