L’enfant, l’adolescent, les parents et le radiologue : comment dire ? Comment faire ?

Imagerie médicale

L’enfant, l’adolescent, les parents et le radiologue : comment dire ? Comment faire ?

Auteur(s) : 
Anna Radzik

La séance a commencé par la remise de la Médaille d’Honneur de la SFR au docteur Pariente, radiopédiatre au Kremlin-Bicêtre : félicitations pour cette belle carrière, pour tout le travail accompli et merci d’avoir partagé vos connaissances avec les plus jeunes !

Fig 1. Découverte d’une tumeur hépatique chez un enfant suivi pour une prédisposition génétique.

Les docteurs Cellier et Doz nous ont donné ensuite quelques pistes pour gérer les situations de découverte d’une tumeur chez l’enfant. Il faut faire face aux mécanismes de défense des parents, mais aussi à ses propres mécanismes de défense. Il faut expliquer graduellement, au cours de consultations répétées, évoquer les évolutions possibles sans fausse réassurance. Il ne faut pas oublier d’expliquer la situation à l’enfant. Si les parents veulent voir le médecin seul, il faut respecter leur demande mais avoir l’accord de l’enfant, et voir les deux parents en même temps de préférence.

Les docteurs Rocher et Duranteau ont ensuite abordé le problème de l’imagerie des organes génitaux chez l’adolescent(e), en insistant sur le fait qu’il faut connaître le contexte dans lequel est pratiqué l’examen. Il est important de respecter la confidentialité de l’adolescent(e), et de faire sortir les parents s’il (ou elle) le souhaite. Il faut mettre à l’aise l’adolescent en protégeant ses parties intimes avec un drap pendant l’examen. Pour l’adolescente, l’échographie par voie sus-pubienne est souvent suffisante. L’exposé est illustré par des cas cliniques et des conseils : par exemple, il faut toujours se renseigner sur la présence d’un développement pubertaire ou son absence pour interpréter ce que l’on voit ou ne voit pas. Et les formulations du type « ovaires non visualisés » seront préférées à « non visibles ». Il ne faut pas évoquer le retentissement sur la fertilité si la question n’est pas posée par l’adolescent.

Enfin, le docteur Rey-Salmon nous a expliqué la conduite à tenir en cas de suspicion de maltraitance au cabinet. Qu’il s’agisse d’un doute ou d’une maltraitance hautement probable, il faut adresser l’enfant à l’hôpital. En l’absence de retour du service confirmant la prise en charge de l’enfant, s’il s’agit d’une maltraitance probable, il faut faire un signalement directement au procureur. Une suspicion de maltraitance chez un mineur oblige le médecin à agir et la loi prévoit dans ce cas une levée du secret professionnel. Le radiologue doit donner ses constatations en restant prudent sur la datation des lésions.

Le cas de la grossesse chez une adolescente a été évoqué par les différents orateurs. Il faut savoir qu’une adolescente peut bénéficier de soins confidentiels, sans consentement des parents. Lorsqu’on est face à une adolescente, il faut lui proposer de la recevoir seule. En cas de grossesse chez une adolescente de moins de 15 ans, l’hospitalisation s’impose. La séance s’est clôturé par une discussion sur cette situation difficile de découverte d’une grossesse chez une adolescente, et les radiologues de sexe masculin ont fait remarquer qu’il leur est difficile de pratiquer un examen seul à seul avec une adolescente.