Le Professeur Katrine Riklund est une représentante éminente de la radiologie européenne : son apport scientifique est majeur en recherche translationnelle, reliant immunologie et médecine nucléaire, avec notamment des travaux concernant l’évaluation des anticorps monoclonaux pour le diagnostic et le traitement des cancers gynécologiques, et en imagerie hybride. Ancienne présidente de la société suédoise de radiologie puis de la société suédoise de médecine nucléaire, Katrine Riklund devient à partir de 2009 responsable ou membre de plusieurs comités au sein de l’ESR. Présidente d’ECR 2016, elle défend une vision ouverte, collaborative et moderne de la radiologie au plan international. En raison de ses qualités humaines et professionnelles remarquables, de son engagement pour rapprocher le monde de la radiologie de celui de la médecine nucléaire, et du rayonnement de la radiologie européenne qu’elle incarne à travers le monde, nous sommes fiers et heureux d’accueillir le Professeur Katrine Riklund comme membre d’honneur de la Société Française de Radiologie.
Quelles sont vos liens, et ceux de votre société, avec la SFR ?
Mon lien avec la SFR s’est fait principalement à travers mon implication dans l’ESR, où je me suis liée d’amitié avec des collègues radiologues, que je pense garder longtemps. Concernant le travail pour le congrès européen, j’ai eu la chance de travailler avec de merveilleux et talentueux collègues de la SFR.
Que représentent les JFR à vos yeux ?
Les JFR sont incontestablement l’un des plus grands congrès nationaux de radiologie en Europe. Je n’ai eu l’occasion de venir aux JFR qu’une seule fois jusqu’à maintenant et j’ai eu la chance d’y être examinateur pour une session de l’EDiR, une expérience impressionnante pour moi. Les JFR sont un lieu de rencontre très stimulant, avec des partenaires scientifiques, pédagogiques et industriels remarquables, dans un cadre magnifique.
Pourriez-vous nous dire quelques mots sur le prochain congrès national de la SSR ? Ainsi que sur vos responsabilités à la tête de l’ECR ?
Le congrès suédois de radiologie, Röntgenveckan 2017, a tout juste débuté à Linköping. La thématique de cette année porte sur les diagnostics intégrés et, avec plus de 1700 participants et un grand programme scientifique, pédagogique et social, cela permet beaucoup d’interactions. C’est aussi un lieu de rencontre idéal pour des réunions professionnelles, et beaucoup de plaisir. Mes responsabilités en tant que président sortant de l’ESR sont de faire partie du conseil d’administration, en travaillant sur toutes les questions à l’ordre du jour de l’agenda de l’ESR. Je suis également impliquée dans le travail important sur l’EDiR (Diplôme Européen en Radiologie), qui évolue rapidement. En 2016, j’étais présidente de l’ECR et toute l’année précédant le congrès, la période de planification intense a été formidable. Avoir la possibilité de préparer l’un des plus grands congrès mondiaux de radiologie était fantastique. J’ai profité de cette opportunité pour « saupoudrer » le congrès avec de l’imagerie hybride, domaine de l’imagerie qui me tient le plus à cœur.
Quelques mots sur votre spécialité, en tant que radiologue nucléaire ?
Quand j’ai commencé ma carrière en tant que jeune résident, je pensais que la médecine nucléaire était seulement une des modalités du département. Après un certain temps, j’ai appris que ce n’était pas la situation partout. Cependant, tous les spécialistes du département de médecine nucléaire sont des radiologistes certifiés en double-carte et des spécialistes en médecine nucléaire. Nous avons une très étroite collaboration avec le département CT et par exemple la plupart des CT dans les examens TEP / CT se font avec des protocoles de diagnostic complets. Pour le PET / MR nous avons une étroite collaboration avec le département MR. Pour moi, il est important de combiner les différentes modalités pour apporter le meilleur au patient. Dans la mesure où je travaille beaucoup avec l’oncologie, la démence et les troubles du mouvement, l’imagerie moléculaire fonctionnelle et l’imagerie structurale, l’imagerie hybride est nécessaire.
Qu’en est-il de l’imagerie médico-légale (thème des JFR 2017) dans votre pays ?
Le Conseil national de médecine légale est l’autorité responsable en Suède. Ils collaborent avec la radiologie et l’usage de la tomodensitométrie se répand de plus en plus au fil du temps. La tomodensitométrie est utilisée à la fois pour l’examen des causes de décès et pour la détermination de l’âge biologique, et une vaste étude est en cours actuellement pour évaluer la précision de l’IRM du genou pour la détermination de l’âge.
Comment est envisagée la relation patient-radiologue dans votre pays ?
La sécurité du patient est toujours un sujet de préoccupation majeur et la relation entre le médecin et le patient est en quelque sorte collaborative – le patient informé participe à la discussion lorsqu’une stratégie de traitement doit être envisagée. Dans plusieurs régions du pays, le journal des soins de santé est accessible au patient via Internet.
Quels sont d’après vous les enjeux pour les années à venir ?
Le temps passe vite et je dois quitter le conseil d’administration et le conseil exécutif d’ESR à la prochaine ECR en mars 2018, où mon mandat touchera à son terme. Mais je continuerai en tant que présidente de la Société européenne d’imagerie médicale hybride. En plus de cela, je continuerai en tant que vice-chancelier de l’université d’Umeå avec la recherche et l’enseignement en recherche, qui sont mes principales activités. Le reste du temps, je le passerai auprès de ma famille bien-aimée.