Carlos Homsi a été membre du comité exécutif de la Société Paulistaine de Radiologie (SPR) depuis 2009 et il est un soutien majeur des relations entre la SPR et la SFR. Son expertise est focalisée sur l’échographie des pathologies de l’appareil locomoteur. Il s’est très tôt tourné vers la radiologie française en participant aux congrès du GETROA puis de la SIMS. Les liens étroits tissés lors de ces réunions ont permis de mettre sur pied un programme d’échographie de l’appareil locomoteur pendant le congrès conjoint GETROA-GEL-GERME lors des JPR 2001. Il a également coordonné le programme scientifique ostéoarticulaire lors des premières Journées franco-latino-américaines de radiologie organisées par la SPR et la SFR à São Paulo en 2009. Il a enfin coordonné l’ensemble du programme scientifique des deuxièmes Journées franco-brésiliennes cette année, dans le cadre du partenariat entre la SPR et la SFR. Il participe également régulièrement aux JFR, où il a assuré des cours postuniversitaires. La SFR est très fière et heureuse de lui décerner la médaille de membre d’honneur.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre lien avec la radiologie française, et spécialement avec la SFR ?
Nos pays sont historiquement liés par des liens culturels et scientifiques étroits. Le partenariat entre la Société Paulistaine de Radiologie et la Société Française de Radiologie a donné de bons résultats au cours de la dernière décennie, avec le développement de programmes conjoints pendant les JPR qui permettent l’échange de connaissances radiologiques, de pratiques médicales et de méthodes d’enseignement. Au cours des JPR 2009, le programme du Congrès Franco-Latino-américain de Radiologie a été développé en collaboration avec le CIR (Collège Interamericain de Radiologie), intégrant les efforts des radiologues français, brésiliens et latino-américains. À l’occasion des JPR 2017, nous avons eu l’occasion d’évoquer la tradition et les bonnes pratiques de la médecine française qui, aux 19e et 20e siècles, ont inspiré les enseignants des écoles de médecine du Brésil. En France, les bonnes pratiques médicales se concentrent sur le meilleur résultat final pour le patient, avec une application rationnelle des ressources disponibles. Ce modèle de travail est essentiel dans un pays comme le Brésil, avec un vaste territoire, une répartition injuste des revenus et un gros contingent nécessiteux de la population.
Au Brésil, nous avons un nombre important de radiologues francophones, dont beaucoup ont eu l’occasion d’étudier ou de compléter leur formation en France grâce aux différents programmes internationaux d’échanges culturels et scientifiques. Les Journées Françaises de Radiologie sont le point de rencontre incontournable pour les étudiants, collègues, enseignants et amis qui composent un réseau interprofessionnel, interinstitutionnel et international.
La décision d’inclure un programme en anglais dans les JFR peut intéresser les radiologues du Brésil non francophones, comme on l’observe déjà au congrès européen de radiologie, où leur participation augmente.
Quelques mots sur vos responsabilités à la tête de la Société Paulistaine de radiologie et du congrès brésilien ?
Je suis au conseil d’administration de la SPR depuis 2009 en tant que second secrétaire, directeur culturel, agent de patrimoine, vice-président et maintenant président. C’est un plaisir de travailler dans une société axée principalement sur l’enseignement de la radiologie, qui organise l’un des plus grands congrès de radiologie au monde (JPR) et entretient des liens d’amitié et de partenariat avec plusieurs sociétés internationales. Notre personnel est efficace. Nous avons réussi à diversifier les plates-formes d’enseignement : nous avons récemment lancé un modèle hybride avec des cours théoriques en e-learning et des cours en présentiel avec des ateliers pratiques. J’étais l’un des pionniers de GERME, un groupe d’études de radiologie musculo-squelettique, qui a été créé de manière indépendante selon le modèle du GETROA, qui est devenu la composante de la radiologie ostéoarticulaire de la SPR. Je suis investi dans l’organisation des JPR depuis 1986 en tant que membre du Congrès, conférencier, modérateur, coordinateur, et maintenant membre du conseil d’administration.
Comment est envisagée la relation patient-radiologue dans votre pays ? D’une manière plus globale, quels sont les enjeux de la radiologie au Brésil, aujourd’hui et pour l’avenir proche ?
Certains problèmes sont particulièrement sensibles au Brésil : la relation patient radiologue est de plus en plus difficile, aussi bien dans la pratique libérale que publique : dans le secteur privé, la téléradiologie et la demande de productivité éloignent le radiologue du patient. Dans le secteur public, les mauvaises conditions de travail du radiologue et la demande excessive d’une population nécessiteuse sapent cette relation. Un deuxième point sensible est la nécessité d’augmenter le nombre de médecins au Brésil, avec l’ouverture d’écoles de médecine qui ne remplissent pas toujours les critères de qualité.
D’autres problématiques ne sont pas spécifiques au Brésil, comme la perte de pouvoir des radiologues dans les négociations avec les assurances, ainsi que l’évolution de la radiologie dans les années à venir, avec le développement de l’intelligence artificielle et son impact qui modifiera notre marché du travail.