Le développement de l’imagerie en coupes (tomodensitométrie, IRM) a modifié les algorithmes diagnostiques d’un grand nombre de pathologies chez l’adulte.
Figure 1 : Patient de 5 ans, adressé pour vomissements chroniques. Volvulus du mésentère chronique sur malrotation. Coupe échographique axiale sans et avec doppler montrant la spire de torsion peu serrée, sans signe de souffrance digestive.
Chez l’enfant, le principe de précaution vis-à-vis des radiations ionisantes a conduit les radiopédiatres à privilégier l’IRM par rapport à la tomodensitométrie et à développer l’échographie. L’échographie est adaptée à l’enfant du fait de son habituelle échogénicité, notamment en France, de son caractère indolore et de l’absence d’immobilité nécessaire pour réaliser l’examen. Elle permet d’être au contact du patient, de corréler les données cliniques avec les données d’imagerie. Elle doit être l’examen de première intention dans l’exploration de nombreuses pathologies : urinaires (infections, malformations), abdominales (urgences digestives : invagination, appendicite, occlusions, sténose du pylore, volvulus sur malrotation – cf. fig. 1 –, mais aussi : malformations, MICI, tumeurs…), cérébrales chez le prématuré, rachidienne chez le nouveau-né (dysraphismes), dans le dépistage de la luxation de hanche, dans l’exploration des masses des parties molles. Ces indications se sont étendues dans la prise en charge de certaines pathologies ostéo-articulaires (arthrites inflammatoires). En pathologie thoracique, la radiographie thoracique reste l’examen de première intention mais l’échographie apporte des informations fondamentales dans la prise en charge des pleuro-pneumopathies, elle aide au diagnostic de pneumothorax, à l’étude du diaphragme.
L’imagerie ultrasonore est en évolution constante et de nombreuses techniques sont apparues s’appliquant aux pathologies de l’enfant.
Les progrès de l’imagerie doppler permettent d’améliorer le suivi et la prise en charge des arthrites inflammatoires, des MICI. Le doppler transcrânien a fait la preuve de son efficacité dans le suivi et la prise en charge des patients drépanocytaires.
Le développement de l’imagerie ultrasonore ultrarapide ouvre des nouvelles possibilités. L’étude de la microvascularisation devient accessible sans utilisation de produit de contraste avec une importante résolution temporelle. La néo-angiogénèse pourra être ainsi plus facilement étudiée. Elle permettra également l’étude de données spectrales sur des vaisseaux de petits calibres et d’obtenir ainsi une cartographie de résistivité des tissus.
L’élastographie en pathologie hépatique est une technique fiable pour le diagnostic de fibrose même à un stade précoce.
L’utilisation d’un agent de contraste pour la détection des reflux vésico-urétéraux a obtenu l’AMM. L’avantage de l’échocystographie est de détecter un reflux avec une plus grande sensibilité par comparaison avec la cystographie radiologique qui est une technique irradiante notamment pour les organes génitaux. Les agents de contraste sont utilisés par voie intraveineuse dans d’autres indications : caractérisation et suivi de tumeurs, traumatismes. Ces indications font l’objet de publications dans d’autres pays.
Les JFR, avec le concours de la SFIPP, du groupe Ultrasons de la SFR, la SFR ont mis à l’honneur depuis de nombreuses années l’échographie en organisant des séances de cours autour de cette technique. Cette année, à l’initiative du groupe Ultrasons de la SFR, une nouveauté : le village des ultrasons. Cet espace accessible à tous est dédié à l’échographie. Il a pour objectif de promouvoir l’échographie de qualité et de montrer le rôle et le potentiel important de cette technique d’imagerie.
En conclusion, l’utilisation de l’imagerie ultrasonore en pédiatrie ne se limite pas au concept d’échoscopie. L’échographie est une technique performante dans de nombreuses pathologies de l’enfant à condition d’avoir un équipement adapté, haut de gamme et d’avoir un opérateur qualifié et expérimenté. L’échographie doit être enseignée non seulement en théorie mais aussi en pratique avec un apprentissage long, loin des consoles d’interprétation, près du patient et de sa famille.
Chantal Durand
Secrétaire Générale de la SFIPP. Imagerie pédiatrique, HCE Grenoble
Hubert Ducou le Pointe
Président de la SFIPP. Imagerie pédiatrique, Hôpital Trousseau, Paris
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Séance scientifique
Séance de communications orales en Imagerie pédiatrique et fœtale
