Spécialisée en neuroradiologie pédiatrique, Maria Argyropoulou est hautement investie dans l’enseignement en Europe par le biais d’organisations telles que l’ESOR, l’ECR et l’ECPNR (European Course of Pediatric NeuroRadiology). Secrétaire générale de la Société Européenne de Radiologie Pédiatrique (ESPR) et membre des comités editoriaux EPOS, Pediatric Radiology et European Radiology, elle favorise et enrichit les échanges franco-grecs, que ce soit pour les radiologues juniors ou seniors depuis des années : à ce titre la SFR est fière de la distinguer parmi les siens comme membre d’honneur.
Quelques mots sur votre relation avec la radiologie française, et plus particulièrement avec la SFR?
C’est une relation très forte et affectueuse qui a débuté il y a des années, lorsque je suis venue à Paris pour suivre une formation en radiologie pédiatrique. Je suis profondément reconnaissante envers la radiologie française en général et plus particulièrement envers mes professeurs et mentors, les professeurs Clément Faure et Francis Brunelle, qui m’ont aidée à développer mon potentiel grâce à leurs conseils, leur patience et leur gentillesse.
Que représentent pour vous les JFR ?
Les liens durables avec la SFR donnent l’impression d’être chez soi : c’est aux JFR que j’ai fait ma toute première présentation scientifique. C’est un endroit où je suis toujours sûre de retrouver de bons amis et d’apprendre des choses intéressantes. C’est aussi une bonne occasion d’être exposée à la rigueur et à la clarté de « l’école française » de radiologie.
Quelques mots sur vos responsabilités à la tête de l’ESPR ?
À l’heure actuelle, nous devons, avec les autres membres du Conseil d’administration, veiller à la promotion et à la réalisation de la mission et des priorités stratégiques de la société. À cette fin, nous collaborons étroitement avec les autres membres de la société pour faire progresser les connaissances médicales, développer et maintenir les normes les plus strictes en matière de radiologie, aider les membres à acquérir les compétences et les connaissances dont ils ont besoin pour apprendre, transformer la pratique de la radiologie, et réaliser une croissance professionnelle à vie.
Pouvez-vous nous parler de votre intérêt personnel pour la neuroradiologie pédiatrique ?
Pour de nombreuses raisons, il s’agit d’un domaine difficile. La structure, et particulièrement la fonction du cerveau sont largement inexplorées, tout en présentant une grande variété de pathologies. Explorer les modifications du cerveau normal liées à l’âge est fascinant et constitue un vaste champ d’investigation…
Qu’en est-il de l’intelligence artificielle et de l’échographie (thèmes principaux du JFR 2018) dans votre pays?
Les services d’échographie sont fournis partout, bien que les machines et les techniques les plus sophistiquées ne soient disponibles que dans les grands centres médicaux privés ou publics. D’autre part, l’intelligence artificielle reste un outil de recherche et ne peut être utilisée que par quelques radiologues en tant qu’aide numérique dans des tâches de diagnostic très spécifiques au quotidien. Ceci est en accord avec les enquêtes récentes qui ont révélé que seulement 16% des établissements de santé en Europe utilisaient actuellement des outils d’intelligence artificielle. Néanmoins, j’en suis convaincue, l’intelligence artificielle est un domaine en plein essor qui apportera des changements dans la vie professionnelle des radiologues, tout comme elle a modifié de nombreux autres aspects de nos vies.
Quels sont selon vous les enjeux pour les années à venir?
Avant tout, les radiologues doivent être ouverts aux nouvelles technologies et aux nouvelles connaissances, s’ils veulent préserver et élargir leur domaine. Ils doivent être curieux de se plonger dans les nouvelles techniques d’imagerie moléculaire et les applications théranostiques émergentes, de se familiariser avec l’imagerie hybride et d’adopter la révolution de l’intelligence artificielle. Chacun de nous doit comprendre que les prestataires, les patients et les payeurs vont se tourner vers les radiologues qui se seront le mieux adaptés aux nouvelles technologies.