Interview du Professeur Ioana Lupescu

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Interview du Professeur Ioana Lupescu

Ioana Lupescu

Le Professeur Ioana Lupescu dirige le service de radiologie de l’Institut Clinique de Fundeni à Bucarest. Pendant toute sa carrière, Ioana Lupescu est restée fidèle à trois principes. D’abord l’ouverture sur différentes spécialités : elle a développé une compétence particulière en imagerie digestive et urologique, mais aussi un intérêt en neuroradiologie. Membre fondateur de la Société Roumaine de Neuroradiologie, elle a toujours prôné l’ouverture internationale, en participant notamment aux travaux de nombreuses sociétés d’organe européennes et du comité d’organisation de l’ECR, où ses compétences scientifiques et pédagogiques ont été hautement appréciées. Grande amie de la France, elle est un lien efficace et fervent pour le rapprochement étroit entre les radiologies roumaine et française. C’est donc l’occasion pour la SFR non seulement d’honorer une personnalité exceptionnelle et son engagement, mais aussi de lui témoigner en retour l’amitié et l’admiration que nous lui portons depuis si longtemps.

Quels sont les liens de la SRIM avec la SFR ?

Les liens de la SRIM avec la SFR ont des anciennes racines, dès les années 1990. Au long des années, nous avons reçu un vrai soutien de la SFR, du CERF et du GREF pour le développement de l’imagerie en Roumanie (IRM, neuroradiologie, imagerie mammaire, cours précongrès) et la chance de participer au JFR, grâce à des bourses Jacques Sauvegrain accordées aux jeunes radiologues de Roumanie par la SFR. Dans les dernières années, grâce au soutien de la SFR, en particulier des professeurs Jean-François Meder et Jean-Pierre Pruvo, les membres radiologues de la SRIM ont pu devenir membres de la SFR, par des taxes adaptées au salaires de Roumanie, et implicitement, ont pu bénéficier de toutes les facilités des membres radiologues français : inscription gratuite au JFR, accès gratuit à la médiatique et au Journal de Radiologie diagnostique et interventionnelle. Au fil du temps nous avons bénéficié d’un vrai soutien de la part de la SFR et du CERF, que ce soit pour les conférences et congrès de radiologie organisées en Roumanie, ou par la participation de grandes personnalités de la radiologie française comme conférenciers invités.

Que représentent les JFR à vos yeux ?

Les JFR sont un excellent congrès, une vraie école de formation accéléré et performante, un moyen de restructurer et d’enrichir les connaissances et d’apprendre les nouveautés en imagerie médicale, une opportunité pour rencontrer sur place des grandes personnalités de la radiologie française, et pour revoir des amis dans une ambiance parfaite.

Pourriez-vous nous dire quelques mots sur votre prochain congrès national, et sur vos responsabilités à la tête de la SRIM ?

Le congrès de la SRIM 2017 sera organisé à Bucarest, dans le complexe Phoenicia Grand Hôtel, entre le 6 et le 8 octobre, et comprendra des cours multidisciplinaires, des cours en imagerie médicale axés sur différents chapitres de pathologie, des séances plénières, des sessions scientifiques, sessions juniors, des cas rares, et des communications courtes correspondant au meilleurs posters, etc. Nous avons le privilège d’avoir comme conférenciers au congrès de la SRIM des personnalités de marque de la radiologie européenne. Le 5 octobre, avec le soutien de la SFR, nous allons organiser un cours précongrès axé sur l’imagerie multiparamétrique : neuropédiatrie oncologique, tube digestif, rétropéritoine et prostate. Concernant la SRIM, j’ai essayé de développer la coopération et de multiplier les relations dans différents domaines de la radio-imagerie entre la SRIM et la ESR (Société Européenne de Radiologie), SRIM-SFR (Société Française de Radiologie), SRIM-GRD (Société Allemande de Radiologie) ainsi qu’entre la SRIM et d’autres sociétés médicales professionnelles de Roumanie.

Quelques mots sur votre spécialité ?

La radiologie en Roumanie est une spécialité en pleine redressement, restructuration, développement et extension, dans laquelle les jeunes résidents et spécialistes ont un avenir plein d’espoir, à condition d’apprendre, d’évoluer, de se surspécialiser, de choisir des « nouvelles routes » en imagerie clinique et en recherche, de collaborer et de dialoguer avec les collègues cliniciens, et ce pour le bénéfice des patients.

Comment est envisagée la relation patient-radiologue dans votre pays ?

En Roumanie, la relation patient-radiologue est timide, et dans la plupart des lieux est médiée par le clinicien, en dehors de la radiologie interventionnelle. Bien sûr, surtout dans les centres universitaires, on essaye de développer une relation directe patient-radiologue, basée sur un dialogue constructif, tout en confiance et professionnalisme.

Quels sont d’après vous les enjeux des années à venir ?

Pour les années à venir il sera obligatoire et indispensable pour chaque radiologue : de suivre une formation continue pour se mettre au point avec les progrès énormes et accélérés en imagerie médicale diagnostique et interventionnelle, de suivre une surspécialisation, de dialoguer et de collaborer avec des équipes médicales pluridisciplinaires, de rechercher de nouvelles stratégies pour un diagnostic précoce, d’échanger des idées et des compétences avec d’autres radiologues en dehors de la Roumanie, d’avoir confiance dans le futur et dans le rôle central que la radiologie occupera dans la gestion des patients et dans la recherche.