Les radiologues prennent en charge les patients atteints de cancer à toutes les étapes de la maladie, mais sont plus particulièrement concernés par le dépistage et le diagnostic initial.
Puisqu’en faisant le diagnostic des cancers au stade initial, on peut accroitre l’efficacité thérapeutique, ils développent et proposent à leurs patients des techniques de plus en plus performantes mais souvent aussi plus couteuses.
L’exemple du dépistage du cancer du sein est très instructif, car si la place de la mammographie est aujourd’hui indiscutable, on doit pouvoir avoir recours à d'autres techniques plus performantes telles que la tomosynthèse (bien que plus irradiante) et/ou l'IRM (car non irradiante) chaque fois que nécessaire.
Il en est de même pour les nouveaux examens de scanner très peu irradiants, pour la détection des petits cancers du poumon ou des polypes du colon par coloscopie virtuelle, et/ou d’IRM pour les cancers primitifs du foie et de la prostate, explorations qu’il nous faut promouvoir et diffuser.
Mais comme le cout global d’un dépistage de masse rend difficilement envisageable l’utilisation de ces technologies dans le cadre d’un dépistage généralisé, c’est tout l’enjeu que doit relever l’imagerie de précision afin d’aider, par la stratification et la personnalisation, à mettre en place un dépistage mieux ciblé et plus efficient, en phase avec les développements de la génomique et des tests immunologiques identifiant les patients à risque.
Et si l’approche personnalisée du cancer a transformé le champ thérapeutique, ce type de progrès pour les patients doit pouvoir également être décliné dans le champ diagnostique, en répondant aux mêmes exigences d’efficience : c’est tout l’enjeu d’une imagerie de dépistage de précision, stratifiée et personnalisée qui pourra s’appliquer à la plupart des cancers.
Frank Boudghene
Responsable de la Fédération d’Imagerie du Cancer (SFR FIC)