Raphaële Renard Penna – Service d’imagerie des Hôpitaux Tenon et Pitié Salpêtrière, Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, Faculté Sorbonne Université.
Une détection individuelle du cancer de prostate est proposée en France par l’Association Française d’Urologie à partir de 50 ans dans la population générale et de 40 ans dans des populations à risque. Cette détection est proposée suite à un entretien éclairé avec l’urologue et repose sur une évaluation de taux de PSA, un examen clinique (toucher rectal), et la recherche de facteurs de risques familiaux et ethniques.
Les recommandations internationales ont récemment évolué quant à la place de l’IRM dans le diagnostic du cancer de prostate. Celle-ci est maintenant recommandée avant la première série de biopsies et ce uniquement après évaluation du risque et lorsqu’il existe une suspicion clinique de cancer de prostate. La réalisation d’une IRM avant biopsie permet d’augmenter le taux de détection des cancers cliniquement significatifs, de diminuer la détection des cancers non significatifs, pouvant conduire à terme à une réduction du nombre de biopsies prostatiques.La stratification du risque tumoral en IRM repose sur le score PI-RADS, qui détermine en partie la stratégie de biopsie : a) simples biopsies non guidées par l’image (score PI RADS <3), b) ou ajout de biopsies guidées par l’IRM si celle-ci est positive (score PI-RADS ≥3) (fig. 1).
Ces biopsies ciblées peuvent se faire avec un guidage cognitif, par logiciel de fusion d’images (échographique–IRM), ou sous IRM. Lorsque le risque clinique est faible et l’IRM négative (définie par un score PI-RADS <3), en concertation entre l’urologue et le patient, il est possible de surseoir aux biopsies immédiates moyennant une surveillance clinique et biologique rapprochée.
Pour une meilleure prise en charge des patients, on propose dans certains centres des parcours rapides coordonnés multidisciplinaires (urologue, radiologue, pathologiste) :
- Une consultation en urologie pour l’évaluation du risque, le bilan clinique et biologique ;
- Lorsque la suspicion clinique est avérée, la réalisation d’une IRM prostatique avec compte rendu standardisé (score PI-RADS) ;
- La réalisation des biopsies immédiatement dans les suites de l’examen avec des prélèvements guidés par l’image ;
- Une analyse histologique avec score histopronostique ISUP (International Society of Uro-Pathology) dans la semaine.
- Une consultation d’annonce prenant en compte l’ensemble des résultats, avec une proposition de prise en charge thérapeutique adaptée à chaque patient.
Cette prise en charge optimisée permet de réduire le temps d’attente et l’anxiété du patient. Elle nécessite une étroite collaboration entre l’urologue, le radiologue et l’anatomopathologiste. Les patients adressés aux radiologues sont des patients avec une forte suspicion clinique de cancer de prostate, pour lesquels une indication à la réalisation de biopsies prostatiques est posée avant l’IRM. L’IRM permet ici d’adapter le schéma de biopsies afin d’optimiser les prélèvements et d’améliorer la détection et la caractérisation du cancer. Dans le même temps, l’examen permettra de donner des informations sur le bilan d’extension local et locorégional. Ce parcours coordonné permet ainsi de donner des informations diagnostiques et pronostiques essentielles et indispensables pour une meilleure prise en charge des patients.
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Séance scientifique
Séance de communications orales en imagerie de l’appareil génital masculin
16:00 - 17:15
Salle 342A (Niv 3)