L’adolescence, une phase particulière de transition

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L’adolescence, une phase particulière de transition

Auteur(s) : 
Lise DURANTEAU

Lise Duranteau – Endocrinologue Gynécologue. Responsable de l’Unité de Gynécologie Adolescente et Jeune Adulte, Hôpital Bicêtre, APHP Paris Saclay

En France, près de 20% des adolescents sont porteurs d’une affection chronique. Avec les progrès réalisés dans le domaine de l’éducation thérapeutique et le souci porté à l’amélioration de la qualité de vie des patients, la problématique de la transition pour les patients adolescents et jeunes adultes des services pédiatriques aux services adultes est un enjeu prioritaire. Cette phase dite « de transition » dans le parcours de soins comporte un risque important de rupture de suivi qui expose à la survenue de complications plus fréquentes, plus sévères et plus tardivement diagnostiquées. Améliorer cette transition représente donc un enjeu de santé publique majeur. 

Grâce à la participation de la Fondation de Paris-Hôpitaux de France, cinq unités de transition ont vu le jour au sein de l’APHP dont l’Unité GYNADO ciblée sur la gynécologie à Bicêtre (Hôpitaux Universitaires Paris Saclay) qui regroupe sur un même site des services de pédiatrie, spécialités adultes, gynécologie et des maternités de niveau III.

Au moment de la transition, les thématiques de la sexualité et de la fertilité doivent faire l’objet d’une attention particulière. L’impact des symptômes gynécologiques sur la qualité de vie souvent altérée par la maladie chronique est important. De plus, la maladie chronique et ses traitements peuvent altérer la fertilité et l’information donnée sur la fertilité et la gestion des grossesses est primordiale. Tous les spécialistes impliqués, médecins pédiatres et d’adultes, doivent être sensibilisés à ces enjeux et travailler en étroite collaboration. La prise en charge des adolescentes revêt des spécificités dans l’approche diagnostique [1], l’annonce, le suivi et l’éducation thérapeutique. La prise en charge optimale doit être pluridisciplinaire et renforcée par les psychologues, les pédopsychiatres, les assistants sociaux et les éducateurs. Un infirmier coordinateur est souvent l’interlocuteur principal des patients dans cet accompagnement.

Pourquoi une unité de gynécologie dédiée aux adolescentes et jeunes femmes adultes ? Les enjeux relatifs à la santé sexuelle et la vie reproductive sont primordiaux chez les jeunes filles atteintes de maladie chronique, maladie rare ou cancer. Il s’agit d’une prise en charge innovante nécessitant l’interaction des spécialistes enfant et adulte et des gynécologues. La concertation des cliniciens et des radiologues est fondamentale pour la qualité du diagnostic et du suivi des affections gynécologiques ovariennes, utérines et mammaires chez l’adolescente. Ce dialogue multidisciplinaire fluide dans un parcours patient dédié, permet une prise en charge optimale de ces jeunes filles particulièrement fragiles.

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Fig. 1. Syndrome des ovaires micropolykystiques (SOPK) chez l’adolescente.
Volume ovarien > 10 mL. > 28 follicules de moins de 9mm par ovaire.

Référence

[1] Fondin M, Rachas A, Huynh V, Franchi-Abella S, Teglas JP, Duranteau L, Adamsbaum C.

Polycystic Ovary Syndrome in Adolescents: Which MR Imaging-based Diagnostic Criteria?

Radiology. 2017;285(3):961-970. doi: 10.1148/radiol.2017161513.

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Séance de cas cliniques

Séance de cas cliniques chez l'adolescente en séno-gynécologie

14:15 - 15:15

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