Le physicien médical, ex-radiophysicien ou personne spécialisée en radiophysique médicale (PSRPM), apporte son expertise scientifique et technique au médecin radiologue afin de lui permettre de réaliser ses actes dans les meilleures conditions techniques et de sécurité.
Depuis le 19 janvier 2017, la profession de physicien médical est officiellement intégrée au code de la Santé publique. Cette reconnaissance réglementaire positionne désormais le physicien médical dans l’équipe médicale multidisciplinaire, au sein de la prise en charge globale du patient, au côté des médecins radiologues et des manipulateurs en électroradiologie médicale (MERM). Un futur décret en Conseil d’Etat est attendu qui décrira précisément les actes et conditions d’intervention du physicien médical dans les procédures diagnostiques et thérapeutiques. Au-delà des aspects réglementaires, résultats d’un retard, certain dans notre pays, le rôle du physicien médical est de dépasser ces aspects au bénéfice du patient et du travail multidisciplinaire.
Depuis plusieurs années, du fait de la diversification et la complexification des techniques d’imagerie, les cabinets libéraux et les services d’imagerie médicale font de plus en plus appel au physicien médical.
Celui-ci a quatre missions principales : la mise en place de la règlementation en termes de radioprotection des patients, l’optimisation des doses délivrées aux patients, tout en garantissant les prérequis de qualité image, la recherche ou le développement de nouvelles méthodes ainsi que des missions d’expertise/conseil scientifique et technique dans le cadre d’appels d’offre par exemple. Le physicien médical intervient également en matière de radioprotection, pour la réalisation ou la supervision des contrôles de qualité et la formation des professionnels à la radioprotection du patient. Il estime les doses reçues par les patients au niveau de la peau, comme en en radiologie interventionnelle, également au niveau des organes.
Pour assurer ses missions, il peut s’aider de différents outils, détecteurs, objets test et d’outils informatisés comme les DACS, qui permettent à l’ensemble de l’équipe médicale et paramédicale de mieux connaître, gérer les doses absorbées par les patients. Le physicien médical intervient aussi dans le domaine de la formation initiale et continue des professionnels utilisant les rayonnements ionisants.
Le développement de techniques complexes d’imagerie et des algorithmes de reconstruction contribuent à redéfinir le rôle du physicien médical. Cette évolution technique lui permet de se positionner non plus uniquement sur l’aspect dosimétrique, mais également comme expert en qualité image auprès du radiologue. L’IRM et les ultrasons sont ainsi les nouveaux domaines du physicien médical dans lesquels il va renforcer son expertise dans les années à venir.
L’évolution permanente des techniques d’imagerie est un enjeu majeur pour le physicien médical. Il doit prendre en compte les objectifs cliniques d’une image afin d’optimiser le protocole d’acquisition associé. De nouvelles métriques sont en train d’être développées afin de relier les grandeurs physiques à la perception clinique du radiologue et d’être ainsi plus proche de ses préoccupations.
Vincent MARCHESI 1, Didier DEFEZ 2
1. Président de la Société Française de Physique Médicale. 2. Coordonnateur de la section imagerie de la SFPM