Face à la lenteur des réformes, les propositions du SRH en lien avec le CERF et la SFR sont plus que jamais d’actualité, si on veut pouvoir développer dès aujourd’hui une médecine de qualité grâce à une imagerie d’excellence au service de tous les malades.
La transformation de l’imagerie médicale qu’appelle le SRH pour qu’elle soit encore plus efficiente doit répondre aux priorités suivantes :
- la structuration de plateformes bien dimensionnées, complètes et diversifiées, pour répondre de façon la plus efficiente possible aux nouvelles exigences médicales si on veut que l’imagerie s’intègre parfaitement dans les filières de soins mises en place : gestion des flux de patients aux urgences, réduction des durées de séjour hospitalières coûteuses, développement des parcours ambulatoires, prises en charges en un seul temps...
- le développement de la radiologie interventionnelle, qui doit rendre enfin possible l’accès à des équipements dédiés, avec des équipes dédiées, dans des locaux dédiés, des financements dédiés, ainsi que des lits dédiés, si on veut que les jeunes radiologues, à l’heure du virage ambulatoire, puissent se former sans plus tarder à l’ensemble de ces techniques mini-invasives si indispensables et tellement attendues par tant et tant de patients ;
- l’intégration de l’acte de téléradiologie dans les activités de télémédecine, et ce dès l’élaboration des projets médicaux partagés des territoires, puisque l’imagerie est structurante et partie intégrale des équipes pluridisciplinaires et soignantes, à l’opposé des modèles non organisés de téléinterprétation totalement déconnectés des grandes filières de soins et des parcours patients, qu’ils peuvent désorganiser et mettre en danger.
Dans ces trois domaines d’avenir, le SRH s’investit pleinement car il en va de la santé publique et de celle de la population, qui sont au cœur de notre engagement. Plutôt que de prôner une attractivité conceptuelle, le principal objectif du SRH est bien de promouvoir avant tout la valorisation de l’activité des radiologues qui soignent les patients de leurs territoires 7j/7 et 24h/24.
C’est pourquoi, dans l’esprit de l’article 113 de la loi de santé, et malgré bien des résistances cachées, le SRH commence à mettre en œuvre des solutions innovantes pour l’ensemble des radiologues d’un même territoire, allant du partage de la permanence des soins entre tous, jusqu’à la surspécialisation des équipes dans leurs domaines d’expertise, dans l’intérêt bien compris des patients en inscrivant l’imagerie dans les filières de soins. Il s’agit aussi de jeter les bases d’une valorisation équitable des activités de tous, en exercice public ou privé, selon la formule bien connue : « à travail égal salaire égal ».
C’est aussi pourquoi le SRH, en lien avec le SNAM-HP, appelle le gouvernement à maintenir et renforcer la participation des radiologues hospitaliers et hospitalo-universitaires à l’ensemble des négociations tarifaires à venir, y compris celles concernant les produits de contraste, afin qu’ils puissent contribuer comme ils le doivent à la transformation de notre système de soins. Puisque plus de la moitié des patients pris en charge sur les équipements hospitaliers sont en fait ambulatoires et consultants de l’hôpital, nous demandons que la suppression annoncée de l’article 99 de la LFSS 2017, ne condamne pas cette formidable avancée vers une harmonisation salutaire des pratiques.
Et si l’on veut vraiment que la valeur ajoutée de ces pratiques soit promue et facilitée, nous demandons à participer en tant que radiologues hospitaliers et hospitalo-universitaires, aux côtés de nos collègues libéraux et salariés, à la refonte de la politique tarifaire en imagerie dans un nouvel outil législatif, qui trouvera d’ailleurs toute sa place dans les « 5 axes santé » du gouvernement (promouvoir qualité et pertinence des soins, repenser rémunérations et financements, accélérer le virage numérique, adapter formations et ressources humaines, repenser l’organisation territoriale).
Alors que ce début d’année 2018 fut terrible avec la disparition brutale et tragique de notre ami Alain Rahmouni, véritable pilier du SRH depuis tant d’années, toujours prompt à mettre en avant ces belles idées pour notre discipline, le SRH reste en sa mémoire plus que jamais déterminé à prendre toute sa part pour définir les nouvelles règles qui vont transformer nos modes de travail et de rémunération en imagerie : régimes d’autorisation d’activité d’imagerie, décret de radiologie interventionnelle, commission de téléradiologie…
C’est dans ce sens que le SRH a souhaité réunir toutes les composantes du Conseil Professionnel (G4) afin de bien préparer en amont les travaux des commissions qui vont se réunir à la DGOS pour définir les futurs décrets d’activité.
Frank Boudghene
Président SRH
Philippe Cart
Secrétaire SRH