COVID-19 : FAQ

    • Société d'imagerie thoracique (SIT)
    Séquelles fibreuses post pneumonie COVID - 04/04/20

    On parle d'évolution de l'atteinte pulmonaire du Covid vers la fibrose pulmonaire, Qu'en est-il?

    Réponse (Pr Marie-Pierre REVEL, APHP) : Comme après tout SDRA, des séquelles fibreuses sont possibles mais on manque encore de données sur ce point.

  • Comment apprécier l'étendue des lésions en scanner ? il faut une mesure du volume compter le nombre de lobes ?

    Réponse (Pr Jean-Yves GAUBERT, Marseille) : Le compte-rendu structuré de la SIT, disponible en ligne, en accès libre sur le site de la SFR, vous propose une quantification visuelle (du volume des lésions observées par rapport à l'ensemble du poumon) qui permet de classer les patients sur une échelle de gravité « scanograhique ». En outre, notre site met à votre disposition des présentations toutes récentes de représentants de la SIT qui détaillent la sémiologie et les signes de gravité en scanner.

  • Merci de nous préciser la CAT dans un cabinet de ville devant les demandes d’examens en cas de suspicion de covid 19 ou chez des patients qui présentent une toux et/ou de la fièvre.

    Réponse (Pr Jean-Yves GAUBERT, Marseille) : La réponse la plus logique est de respecter un « circuit » patient qui évite absolument les contaminations entre patients COVID + ou suspectés et les autres.

    A l'échelle d'un cabinet, on s'adaptera en fonction du volume de patients COVID potentiels et de l'environnement médical et hospitalier. Un nombre significatif de patients justifie un circuit spécifique, par exemple avec séparation de plages horaires distinctes à défaut de deux circuits s topographiques bien distincts. Pour peu de patients et en cas de structure référente « COVID » avec équipement adéquat à proximité, il vaut mieux ne prendre aucun risque et transférer ces explorations vers la structure de soins déjà « équipée » pendant notre période critique.

  • Y a-t'il des indications adaptées au Covid-19 de réalisation d'un angioscanner thoracique à la recherche d'une embolie pulmonaire dès le premier passage aux urgences ? L'utilisation du dosage des D-dimères a-t'elle changé ? Beaucoup de demandes dans notre centre sont liées à une augmentation des D dimères à plus de 1000 : Réponse importante à donner aux urgentistes et réanimateurs.

    Réponse (Pr Jean-Yves GAUBERT, Marseille) : Il n'y a pas (pas encore ?) d'indication validée pour l'angioscanner d'emblée. Notamment nous n'avons pas de référence chiffrée « officielle » à vous proposer pour que le taux de D-dimères déclenche l'angioscanner. Néanmoins, le Pr REVEL nous rapporte que les embolies pulmonaires observées dans l'expérience initiale de son centre étaient toutes associées à un taux de D-dimères > 10 000. Il faut rester concret sur indications indiscutables de recourir d'emblée à l'injection en TDM thoracique, en gardant à l'esprit que les complications/associations thromboemboliques sont décrites comme fréquentes :

    • Aggravation respiratoire d'emblée rapide.
    • Douleur thoracique avérée unilatérale et/ou tolérance hémodynamique précaire.
    • Discordance entre le retentissement (désaturation en 02) et l'atteinte parenchymateuse pulmonaire documentée en TDM.
    • Symptomatologie "polyviscérale" (douleurs abdominales, diarrhée persistante, céphalées majeures) incitant à proposer de toute façon une TDM avec injection (pour l'abdomen ou l'encéphale).
    • Hygiène
    • Scanner/IRM
    • Société d'imagerie thoracique (SIT)
    Procédures de nettoyage au scanner - 03/04/20

    Quel est le produit que vous utilisez avec un temps de contact de 5 min comme dans le dernier mail de la SFR pour désinfecter un scanner par exemple.

    Nous avons un nombre d ‘examen par jour très limité du à un protocole de désinfection de 20 min entre chaque patient.

    Réponse (Pr Jean-Yves GAUBERT, Marseille) : Le produit utilisé dans notre centre (Timone, Marseille) est un détergent désinfectant sans alcool, au nom commercial d'« ECOSEPTOL » (pas de conflit d'intérêt !) en spray, ou des lingettes aux propriétés comparables (nom commercial « WIP'ANIOS EXCEL »).

    Par contre, suivant les recommandations de notre CLIN central (APHM Marseille), nous appliquons une temporisation de désinfection de 5 min entre deux patients. En outre, toutes les heures, nous appliquons un protocole de nettoyage complet de la salle d'examen, y compris le sol.

    Nous sommes équipés d'un épurateur d'air, installé dans la salle de scanner (recommandation et initiative de notre CLIN).

    Notre organisation comporte aussi :

    • Une salle d'attente dédiée : nettoyage « à fond » en début et fin de journée (cette salle d'attente ne dessert qu'un seul de nos scanners, dédié uniquement aux patients « COVID + »).
    • Des circuits séparés pour les patients COVID avérés et pour les patients suspectés, qui sont explorés sur un autre scanner. Ils pourraient aussi être examinés sur le même scanner mais avec des créneaux horaires différents, encadrés par des procédures de nettoyage complètes, comme au début et en fin de vacation « COVID + ».
    • Hygiène
    • Scanner/IRM
    • Société d'imagerie thoracique (SIT)
    • Technicien manipulateur
    Réalisation des examens et rôle des manipulateurs - 03/04/20

    J’ai lu qu’il était recommandé que ce soit deux manipulateurs qui réalisent les examens scanner de patient covid un à la console et un en salle équipé

    Est-il possible de confirmer cette organisation ? Et s’il n’y a qu’un manipulateur dans un centre ?

    Réponse (Pr Jean-Yves GAUBERT, Marseille) : Effectivement, il est en tout point souhaitable d'adopter une organisation avec 2 manipulateurs. Dans notre centre, nous procédons de la façon suivante :

    • un manipulateur à la console, « propre » : appel des patients, taches d'enregistrement et réalisation de l'examen…
    • un autre, « sale », qui installe les patients et les réaccompagne en salle d'attente dédiée; il ne rejoint pas la salle de la console, qui reste « propre ».

    Les manipulateurs sont bien sûr tous deux intégralement équipés et protégés (tenues, lunettes, gants, etc.).

    • Hygiène
    • Scanner/IRM
    • Société d'imagerie thoracique (SIT)
    • Technicien manipulateur
    Faut-il considérer tous les patients comme porteur du covid-19 ? - 03/04/20

    Bonjour, je suis manipulateur en radiologie dans un centre privé de Paris : Quel est le temps efficace du bionettoyage des surfaces ? (application du détergent+séchage).

    Faut-il considérer tous les patients comme porteur du covid-19 ?

    Combien de manipulateur radio faut-il être au scanner, sachant que les patients sont peut-être porteurs du covid-19 ?

    Réponse (Pr Pierre-Yves BRILLET, APHP) : La question de la désinfection est fréquente dans le forum. Une réponse y a été apportée le 3/4/2020. Des recommandations ont été proposées sur le site de la SFR :

    https://ebulletin.radiologie.fr/actualites-covid-19/avis-relatif-aux-conditions-desinfection-surfaces-lors-realisation-dun-scanner

    https://ebulletin.radiologie.fr/actualites-covid-19/recommandations-dhygiene-grace-au-soutien-sf2h


    La deuxième question est difficile. Tous les patients peuvent être porteurs du Covid ou sont à risque de le contracter en milieu hospitalier. Il est nécessaire de respecter les règles de bon sens pour éviter les contaminations et de différer les examens qui ne présentent pas de caractère d’urgence.

    En période épidémique, il est recommandé que les manipulateurs au contact des patients portent un masque et qu’au moindre symptôme clinique suspect (toux) le patient en soit également équipé.

    • Radiographie
    • Scanner/IRM
    • Société d'imagerie thoracique (SIT)
    Questions diverses - 03/04/20

    Bonjour, plusieurs questions : 1 : doit-on refuser les radios pulm au cabinet ? mon personnel a besoin d’être rassuré, donc réponse simple souhaitée.   2 : existe-t-il des scores de gravite ou pronostic covid en imagerie tdm ? selon le nombre de lobes et le type de d’atteinte ? 3 malade guéri = scan normal ? 4 syndrome appendiculaire et covid : où en est-on ? Merci de vos réponses   

    Réponse (Pr Pierre-Yves BRILLET, APHP) : Si la première question fait référence à la réalisation d’une radiographie thoracique prescrite pour dépistage de l’infection par COVID, il n’est pas recommandé de prendre en charge le patient s’il ne présente pas de dyspnée. Lorsqu’un patient est dyspnéique, il est souhaitable de l’orienter vers une structure hospitalière (privée ou publique) organisée pour la prise en charge spécifique de la maladie.

    La question des scores de gravité en TDM est abordée dans la FAQ en date du 3/4/2020 « Evaluation de l'étendue des lésions au scanner thoracique pour les patients COVID-19 »

    Il n’y a pas, à ma connaissance, de lien entre la normalité du scanner thoracique et la guérison. La guérison a une définition sérologique. Les tests sérologiques seront disponibles prochainement pour les soignants, ce qui devrait tous nous rassurer.

    Si, votre dernière question fait référence à la réalisation d’un scanner thoracique chez un patient ayant une suspicion d’appendicite diagnostiquée au scanner, il n’existe pas de réponse claire. Il est évident que la présence d’images pulmonaires qui seraient visible sur les bases doit être signalée dans le compte-rendu. Dans ce cas, un scanner thoracique permettra de suspecter le diagnostic d’atteinte pulmonaire de COVID et de prévenir l’équipe soignante prenant en charge le patient.

    • Scanner/IRM
    • Société d'imagerie thoracique (SIT)
    D dimères très élevés et demande d'angioTDM - 03/04/20

    « Question au Pr OHANA suite à l’e-learning du 01/04/2020.

    Quel est le cut off pour dire D dimères très élevés et demander un angioTDM thoracique chez un patient arrivé aux urgences pour suspicion de Covid 19 ? »

    Réponse (Pr M. OHANA, CHU Strasbourg) : Merci pour votre question très pertinente. Malheureusement je n’ai pas (encore ?) de réponse claire à vous apporter.

    En effet, d’une part les D-dimères ne sont pas dosés systématiquement, d’autre part en contexte infectieux ils sont fréquemment augmentés, donc les cut-offs habituels ne sont pas forcément bien applicables.

    Ce qui est sûr :

    • Les EP sont fréquentes chez les patients covid en réa. Dans ces cas-là, il y a des difficultés d’oxygénation qui font cliniquement suspecter au réanimateur l’EP, et les D-dimères sont franchement élevés (>5000 souvent, parfois à 15000 ou 20000)
    • Les EP ne sont probablement pas plus fréquentes chez les patients covid19 se présentant au SAU que dans la population générale.Donc dans notre pratique et pour toutes les suspicions covid19 du SAU, on fait en première intention un scanner sans injection en dose optimisée, et un angioscanner uniquement en seconde intention
      • Si le scanner initial est normal et qu’il y a une hypoxie significative
      • Ou si le scanner est compatible covid mais que le clinicien a une suspicion EP (effet shunt ++, douleurs tho ++, d-dimères augmentés – au moins >âge x10), ce qui semble très vague mais est au final assez rare - moins de 5% des patients ont un angioscanner secondairement.

    Cela ne nous semble donc pas rentable d'attendre systématiquement la biologie avant de faire le scanner, car on ralentirait la prise en charge de >95% des patients.

    Nous analysons nos données et voyons aussi comment les connaissances évoluent, donc ceci sera certainement amené à évoluer...

  • Bonjour, la réorganisation des prises en charge covid en ville nous confronte à une nouvelle problématique. Appels de patients covid 19 non hospitalisés chez qui apparaissent une dyspnée à j8 et pour lesquels les médecins traitants demandent des scanners thoraciques. Nous orientons vers le 15 qui en absence de signes de gravité conseillent aux patients de faire le scanner en externe. Nous n'avons pas de circuit scanner covid en ambulatoire, les patients sont très angoissés, comment font les autres centres ? merci

    Réponse (Pr Pierre-Yves BRILLET, APHP) : Lorsqu’un patient présente une dyspnée, il est souhaitable de l’orienter vers une structure hospitalière (privée ou publique) organisée pour la prise en charge spécifique des patients et disposant d’un scanner. Il n’est pas recommandé de réaliser les scanners en externe dans d’autres structures conformément à l’avis posté sur le site de la SFR (https://ebulletin.radiologie.fr/covid-19/retours-dexperience-organisations-prises-charge-patients-suspects-datteinte-pulmonaire-du). Les patients avec symptômes respiratoires peuvent se dégrader rapidement et il s’agit de les adresser au plus vite vers la structure adaptée. Cette question a aussi été abordée dans le forum en date du 3/4/2020