COVID-19 : FAQ
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- Scanner/IRM
- Société d'imagerie thoracique (SIT)
Bonjour, Radiologue hospitalier comme beaucoup d’entre nous je suis régulièrement confronté à la question de réaliser un angioscanner plutôt qu’un scanner Sans IV en cas de suspicion d’infection Covid ou d’infection covid confirmée.
Auriez-vous une base d organigramme décisionnel pour trier les patients à injecter et ceux pour lesquels on peut se contenter du contraste spontané ?
DD, âge, sexe, Po2 et sat en AA, CO MORBIDITÉ, etc Ou bien critères de Genève adaptés ?
Merci de votre réponse, Si vous n’en avez pas de simple, auriez-vous une petite revue de littérature à proposer ?Nous vous dirigeons vers la réponse donnée par le Pr Jean-Yves GAUBERT le 03/04/20
https://ebulletin.radiologie.fr/indications-langioscanner-thoracique-demblee-patients-atteints-covid-19-030420 -
- Scanner/IRM
- Société d'imagerie thoracique (SIT)
Bonjour, S.B. radiologue à GAP. Je me demande pourquoi ne ferions-nous pas des TDM sur le ventre pour éliminer le plus possible d’hypoventilation déclive et augmenter la spécificité des lésions décrites ? A qui transmettre ?
Réponse (Dr Lucie CASSAGNES, CHU Clermont-Ferrand) : En sachant qu’une imagerie, en l’occurrence un scanner, dans le cadre d’une suspicion d’infection à Covid-19 est indiquée chez des patients présentant des signes de gravité clinique (dyspnée, désaturation…) relevant d’une prise en charge hospitalière, il paraît difficile chez ces patients en difficulté respiratoire :- De les installer en procubitus (alors qu’ils sont dyspnéiques)
- D’obtenir un examen de bonne qualité en procubitus (inspiration, apnée).
De plus, le scanner s’inscrit dans une démarche clinico-biologique nécessitant une confrontation à la clinique et aux résultats de la RT-PCR.
Les lésions initiales retrouvées le plus fréquemment correspondent à des images de verre dépoli +/- crazy paving périphériques, bilatérales, multifocales (plusieurs lobes) et de morphologie nodulaire, rendant moins probable le diagnostic de simple trouble ventilatoire déclive. -
- Échographie
- Imagerie abdominale et digestive (SIAD)
Si la cytolyse n’est pas une indication à l’échographie abdominale chez les patients covid+ nous commençons à avoir des demandes pour cholestase ictérique ou non, souvent chez des patients en phase immunologique.
Nous avons peu d’arguments biologiques (hyperleucocytose,CRP) pour orienter le diagnostic.
Doit on faire une échographie avec le risque d’exposition que l’on connaît?
Nous avons constaté des parois vésiculaires épaissies mais ne s’agit il pas d’une cholecystite réactionnelle?
Même problème avec des pancréatites biologiques: faut il rechercher en urgence un calcul vésiculaire chez un patient encore sous O2, fragile?
Quelles sont vos recommandations ?
Réponse (Pr Olivier LUCIDARME, APHP) : Difficile de répondre à cette question. La littérature montre qu'il existe principalement une cytolyse en cas de Covid et que cette cytolyse est d'autant plus marquée que le patient est gravement atteint. Il existe également une choléstase qui se traduit principalement par une élévation des phosphatases alcalines mais je n'ai pas vu mentionné des épisodes d'ictère. Ceci dit ce n'est pas l'épaississement de la paroi de la vésicule biliaire qui va expliquer un ictère. Soit c'est une hépatite cytolytique marquée soit c'est un obstacle sur les voies biliaires. Je suis persuadé qu'il ne faut pas faire d'échographie en cas de cytolyse ou d'augmentation modérée des phosphatases alcalines (d'ailleurs pas plus qu'en temps normal). Par contre en cas d'ictère il me semble difficile de refuser l'échographie ou au moins de faire un scanner si le patient est transportable à la recherche d'une dilatation des voies biliaires.
En ce qui concerne le pancréas, le virus a été retrouvé dans le pancréas mais il n'y a rien de publié concernant des pancréatites biologiques (à ma connaissance mais je n'ai pas tous lu). tant que la pancréatite est juste biologique à mon avis il n'y a pas d'urgence à chercher un calcul dans la vésicule. Si la pancréatite est plus marquée cliniquement je pense qu'il faut faire un scanner en première intention pour faire le bilan de cette pancréatite et éventuellement pour rechercher les calculs vésiculaires. Si le scanner montre des calculs il n'y aura pas besoin de faire d'échographie. Si le scanner est négatif on peut en profiter pour faire une échographie juste après le scanner pour rechercher les calculs vésiculaires radiotransparents.
la SIAD n'a pas édicté de recommandation plus précises concernant ces questions car il manque encore actuellement de données bibliographiques pour pouvoir répondre. Vous trouverez ci-dessous 2 petites revues de la littérature : -
- Neuroimagerie (SFNR)
- Scanner/IRM
Comment se présentent les lésions cérébrales dues au COVID 19 ?
Réponse (Pr François COTTON, CHU-Lyon) : Les lésions sont généralement discrètes sous forme de leptomeningites ou de rare cas d'encéphalite. Une forme particulière commence à être décrite en relation avec une « empête de cytokine », avec des lésions ischémo-hémorragiques nécrosantes des thalamii notamment (ressemble à un HURST). Pour information, la SFNR envoie régulièrement des mails à ses adhérents sur l'actualité. Ci-dessous, article récent.
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- Hygiène
- Scanner/IRM
La Société française d’Hygiène Hospitalière (SF2H, www.sf2h.net/) a été saisie par la Société Française de Radiologie pour émettre des recommandations sur les conditions de désinfection
des surfaces d’un scanner ou autres actes d’imagerie entre deux patients suspects COVID-19. -
Je vous contacte car la réanimation demande la réalisation et de façon systématique d’échos Doppler veineux MI à j7 et 14 pour tt patient covid.
Outre le problème de logistique je trouve très discutable cette pratique alors que nous avons réduit au maximum Les échos externes et hospitalisés et que les patients sont tous sous anticoagulants ! Il me semble que c’est faire prendre des risques inconsidérés à mes collègues ? Qu’en pensez-vous ?
Réponse (Pr Anne LONG, CHU-Lyon) : Le risque de maladie veineuse thrombo-embolique est très élevé dans le cadre de cette infection.
La CAT vis-à-vis de l’échodoppler systématique des membres inférieurs varie d’un établissement à l’autre, sans pour l’instant de consensus au sein de la médecine vasculaire.
Protocole à Saint Etienne en réa : Echo 4 points à J7 J14 J21 et avant lever ou en cas de dégradation respiratoire effectuée par les réanimateurs ; appel des médecins vasculaires si besoin.
A Mulhouse, examens faits par l’équipe de médecine vasculaire « Pour nos patients hospitalisés en médecine vasculaire (plus en cardio et en médecine interne) nous faisons des échodopplers à j0 j5 et j10 pour tous les patients et en fonction de l’échodoppler et les D-dimères nous adaptons le traitement ».
A Grenoble comme à Montpellier, pas de dépistage systématique. Demandes fondées sur la clinique
Par ailleurs, la prévention de la MTEV chez les patients COVID diffère du fait de ce très haut risque.
Ci-joint les recommandations du GIHP et GFHT, y compris pour l’EDV (cf. partie 4).
Et attention, des cas de thromboses artérielles commencent à arriver. -
- Scanner/IRM
- Société d'imagerie thoracique (SIT)
Je suis Chef du service d’imagerie à L’hôpital de La Ciotat (13) qui détient une maternité.
Je cherche des recommandations concernant la prise en charge en imagerie de la femme enceinte/COVID.
Nous avons été confrontés à un cas hier soir qui n’a pas posé bcp de problème : femme enceinte presqu’à terme, signes cliniques de COVID avec dyspnée au premier plan, nous avons réalisé sans trop d’état d’âme un angioscanner thoracique qui a montré des images compatibles avec un Covid 19 mais pas d’EP. Elle a été rapidement prise en charge par les obstetriciens pour césarienne… dans une salle d’accouchement dédiée COVID.
Mais que faire de la femme enceinte au 1er, 2è ou début de 3è trimestre de grossesse ? Quelle est la place de l’imagerie et en particulier du scanner ?
Le bon sens consisterait à réaliser un scanner pour celles qui présentent des signes de gravité clinique, quel que soit le terme, afin de pouvoir établir un diagnostic sans attendre la PCR. Dans ce cas je suppose avec injection pour éliminer l’EP compte tenu du contexte de grossesse ?
Mais que faire de la femme qui arrive pour accoucher, ou n’importe quelle urgence obstétricale qui nécessiterait une prise en charge hospitalière, et qui présenterait des signes cliniques suspects de covid sans gravité ? Le scanner (low dose) peut-il avoir une indication de « dépistage » dans ce cas pour éviter d’hospitaliser en secteur « propre » une femme enceinte covid +, en attendant d’avoir les résultats de la PCR ? Si oui quel que soit le terme de la grossesse ? Doit-on la considérer comme covid + jusqu’aux résultats de la PCR, en ayant toutefois à l’esprit le défaut de sensibilité de la PCR à une certaine phase de la maladie (J7-J10…) ?
Réponse (Pr Marie-Pierre REVEL, APHP) :
- Pour les femmes enceintes symptomatiques avec des signes de gravité respiratoire, la réalisation d’un angioscanner thoracique parait licite, à la fois pour confirmer la suspicion en attente des résultats de PCR et pour recherche une complication thrombo embolique. Un taux de D-dimère très élevé peut conforter cette décision, témoigne d’une hypercoagulabilité et est un facteur de gravité identifié dans l’infection à SARS-Cov-2 (Tang N, Li D, Wang X, Sun Z. Abnormal Coagulation parameters are associated with poor prognosis in patients with novel coronavirus pneumonia. Journal of Thrombosis and Haemostasis 2020). Pour rappel, l’angioscanner représente une irradiation fœtale négligeable, inférieure ou égale à celle de la scintigraphie (Winer Muram et al Radiology 2002) et il n’y a pas de risque thyroïdien néonatal consécutif à l’injection de produit de contraste iodé (Bourjeily et al radiology 2010)
-Le scanner peut sinon comme vous le suggérez être réalisé en faible dose chez une patiente enceinte devant être hospitalisée pour toute raison autre que des symptômes respiratoires, car il permet une anticipation des résultats de PCR, dont la sensibilité n’est que de 70% environ. L’avis émis par la Haute Autorité de Santé (HAS) va dans ce sens :
« la réalisation d’un scanner thoracique pour le dépistage de lésions pulmonaires silencieuses chez des patients de statut COVID non connu et qui doivent être traités chirurgicalement en urgence pour une autre pathologie, est recevable.
De même, un scanner thoracique à visée de dépistage peut être indiqué dans les situations thérapeutiques urgentes ne permettant pas d'attendre les résultats de la PCR ». -
- Société d'imagerie thoracique (SIT)
A-t-on une idée du temps pendant lequel des anomalies scanographiques restent visibles par rapport :
- au début des symptômes ?
- à la fin des symptômes ?
- à la négativation de la PCR ?
Réponse (Pr Marie-Pierre REVEL, APHP) :
Le scanner thoracique peut être négatif dans 56% des cas lorsqu’il est réalisé dans les 3 premiers jours des symptômes (Bernheim A, Mei X, Huang M et al. Chest CT Findings in Coronavirus Disease-19 (COVID-19): Relationship to Duration of Infection. Radiology. 2020;200463)
Les anomalies tomodensitométriques sont de régression lente sur un mois (Pan F, Ye T, Sun P et al. Time course of lung changes on chest CT during recovery from 2019 novel coronavirus (COVID-19) pneumonia. Radiology 2020:200370) -
- Société d'imagerie thoracique (SIT)
- Technicien manipulateur
Bonjour. Un confrère et un manipulateur ont été contaminés. Au bout de combien de temps peuvent-ils être reprogrammés en poste ? Merci
Réponse (Pr Marie-Pierre REVEL, APHP) : Sur les recommandations du HAUT CONSEIL DE SANTE PUBLIQUE, éviction d’au moins 7 jours dont au moins 2 jours après la fin des symptômes, toux exclue, car elle peut persister plus longtemps après guérison. Au retour port de masque obligatoire pendant une semaine.
Lien : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=781 -
- Scanner/IRM
- Société d'imagerie thoracique (SIT)
Dois-je accepter au scanner de ville (isolé) les nombreuses demandes pour suspicions de Covid faites par les généralistes pour patients DYSPNEIQUES ? (Sans ou avec Sat).
Par ailleurs, compte tenu du nombre de demandes faites pour dépistage, ne faudrait-il pas informer à grande échelle les généralistes sur les conduites à tenir en ce qui concerne l'imagerie (le message ne semble pas être passé pour tout le monde...).
Réponse (Pr Marie-Pierre REVEL, APHP) : Les patients dyspnéiques doivent contacter le 15. La réalisation d’un scanner hors structure hospitalière peut retarder la prise en charge. Les généralistes peuvent avoir accès aux recommandations sur le site coronaclic, qui reprend les recommandations de réalisation d’imagerie de la société française de radiologie.
Par ailleurs le HAUT CONSEIL DE SANTE PUBLIQUE émet un avis relatif à la prise en charge en ambulatoire des cas de COVID-19 suspectés ou confirmés, qui sera publié sous peu.
Lien : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/AvisRapports
Voici ce que cet avis indique sur la réalisation de l’imagerie
Place de l’imagerie médicale (Société Française de Radiologie ; http://www.sfrnet.org/)- la radiographie thoracique est peu contributive pour la mise en évidence des signes de COVID-19, car il s’agit surtout d’opacités peu denses, en verre dépoli ;
- il n’y a pas d’indication actuelle à réaliser un scanner thoracique à des fins de dépistage de COVID-19 chez des patients non symptomatiques ou pauci symptomatiques, même si l’imagerie peut montrer des anomalies dans ces formes cliniques de l’infection ;
- la prescription d’imagerie en ville doit être évitée chez des patients sans critères d’hospitalisation, pour respecter le confinement et limiter la circulation du virus ;
- si cette prescription apparait indispensable pour un diagnostic différentiel, il faut prendre contact avec le cabinet de radiologie pour organiser le rendez-vous dans des conditions de sécurité (horaire dédié, pas de passage en salle d’attente, personnel protégé) ;
- en cas de découverte fortuite d’images en verre dépoli au scanner thoracique (effectué pour une indication autre que COVID-19) :
- il est nécessaire de rechercher des symptômes respiratoires justifiant d’une hospitalisation,
- l’extension initiale importante des lésions objectivées lors de cet examen est un facteur de mauvais pronostic.