COVID-19 : FAQ

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    • Société d'imagerie thoracique (SIT)
    Acquisition en procubitus - 07/04/20

    Bonjour, S.B. radiologue à GAP. Je me demande pourquoi ne ferions-nous pas des TDM sur le ventre pour éliminer le plus possible d’hypoventilation déclive et augmenter la spécificité des lésions décrites ? A qui transmettre ?

    Réponse (Dr Lucie CASSAGNES, CHU Clermont-Ferrand) : En sachant qu’une imagerie, en l’occurrence un scanner, dans le cadre d’une suspicion d’infection à Covid-19 est indiquée chez des patients présentant des signes de gravité clinique (dyspnée, désaturation…) relevant d’une prise en charge hospitalière, il paraît difficile chez ces patients en difficulté respiratoire :

    • De les installer en procubitus (alors qu’ils sont dyspnéiques)
    • D’obtenir un examen de bonne qualité en procubitus (inspiration, apnée).

    De plus, le scanner s’inscrit dans une démarche clinico-biologique nécessitant une confrontation à la clinique et aux résultats de la RT-PCR.

    Les lésions initiales retrouvées le plus fréquemment correspondent à des images de verre dépoli +/- crazy paving périphériques, bilatérales, multifocales (plusieurs lobes) et de morphologie nodulaire, rendant moins probable le diagnostic de simple trouble ventilatoire déclive.

    • Neuroimagerie (SFNR)
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    Lésions cérébrales COVID 19 - 05/04/20

    Comment se présentent les lésions cérébrales dues au COVID 19 ?

    Réponse (Pr François COTTON, CHU-Lyon) : Les lésions sont généralement discrètes sous forme de leptomeningites ou de rare cas d'encéphalite. Une forme particulière commence à être décrite en relation avec une « empête de cytokine », avec des lésions ischémo-hémorragiques nécrosantes des thalamii notamment (ressemble à un HURST). Pour information, la SFNR envoie régulièrement des mails à ses adhérents sur l'actualité. Ci-dessous, article récent.

  • La Société française d’Hygiène Hospitalière (SF2H, www.sf2h.net/) a été saisie par la Société Française de Radiologie pour émettre des recommandations sur les conditions de désinfection

    des surfaces d’un scanner ou autres actes d’imagerie entre deux patients suspects COVID-19.

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    COVID-19 et grossesse - 04/04/20

    Je suis Chef du service d’imagerie à L’hôpital de La Ciotat (13) qui détient une maternité.

    Je cherche des recommandations concernant la prise en charge en imagerie de la femme enceinte/COVID.

    Nous avons été confrontés à un cas hier soir qui n’a pas posé bcp de problème : femme enceinte presqu’à terme, signes cliniques de COVID avec dyspnée au premier plan, nous avons réalisé sans trop d’état d’âme un angioscanner thoracique qui a montré des images compatibles avec un Covid 19 mais pas d’EP. Elle a été rapidement prise en charge par les obstetriciens pour césarienne… dans une salle d’accouchement dédiée COVID.

    Mais que faire de la femme enceinte au 1er, 2è ou début de 3è trimestre de grossesse ? Quelle est la place de l’imagerie et en particulier du scanner ?

    Le bon sens consisterait à réaliser un scanner pour celles qui présentent des signes de gravité clinique, quel que soit le terme, afin de pouvoir établir un diagnostic sans attendre la PCR. Dans ce cas je suppose avec injection pour éliminer l’EP compte tenu du contexte de grossesse ?

    Mais que faire de la femme qui arrive pour accoucher, ou n’importe quelle urgence obstétricale qui nécessiterait une prise en charge hospitalière, et qui présenterait des signes cliniques suspects de covid sans gravité ? Le scanner (low dose) peut-il avoir une indication de « dépistage » dans ce cas pour éviter d’hospitaliser en secteur « propre » une femme enceinte covid +, en attendant d’avoir les résultats de la PCR ? Si oui quel que soit le terme de la grossesse ? Doit-on la considérer comme covid + jusqu’aux résultats de la PCR, en ayant toutefois à l’esprit le défaut de sensibilité de la PCR à une certaine phase de la maladie (J7-J10…) ?

    Réponse (Pr Marie-Pierre REVEL, APHP) :

    - Pour les femmes enceintes symptomatiques avec des signes de gravité respiratoire, la réalisation d’un angioscanner thoracique parait licite, à la fois pour confirmer la suspicion en attente des résultats de PCR et pour recherche une complication thrombo embolique. Un taux de D-dimère très élevé peut conforter cette décision, témoigne d’une hypercoagulabilité et est un facteur de gravité identifié dans l’infection à SARS-Cov-2 (Tang N, Li D, Wang X, Sun Z. Abnormal Coagulation parameters are associated with poor prognosis in patients with novel coronavirus pneumonia. Journal of Thrombosis and Haemostasis 2020).  Pour rappel, l’angioscanner représente une irradiation fœtale négligeable, inférieure ou égale à celle de la scintigraphie (Winer Muram et al Radiology 2002) et il n’y a pas de risque thyroïdien néonatal consécutif à l’injection de produit de contraste iodé (Bourjeily et al radiology 2010)

    -Le scanner peut sinon comme vous le suggérez être réalisé en faible dose chez une patiente enceinte devant être hospitalisée pour toute raison autre que des symptômes respiratoires, car il permet une anticipation des résultats de PCR, dont  la sensibilité n’est que de 70% environ.  L’avis émis par la Haute Autorité de Santé (HAS) va dans ce sens :

    «  la réalisation d’un scanner thoracique pour le dépistage de lésions pulmonaires silencieuses chez des patients de statut COVID non connu et qui doivent être traités chirurgicalement en urgence pour une autre pathologie, est recevable.

    De même, un scanner thoracique à visée de dépistage peut être indiqué dans les situations thérapeutiques urgentes ne permettant pas d'attendre les résultats de la PCR ».

     

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    Réalisation de scanner en ville - 04/04/20

    Dois-je accepter au scanner de ville (isolé) les nombreuses demandes pour suspicions de Covid faites par les généralistes pour patients DYSPNEIQUES ? (Sans ou avec Sat).

    Par ailleurs, compte tenu du nombre de demandes faites pour dépistage, ne faudrait-il pas informer à grande échelle les généralistes sur les conduites à tenir en ce qui concerne l'imagerie (le message ne semble pas être passé pour tout le monde...).

    Réponse (Pr Marie-Pierre REVEL, APHP) : Les patients dyspnéiques doivent contacter le 15. La réalisation d’un scanner hors structure hospitalière peut retarder la prise en charge. Les généralistes peuvent avoir accès aux recommandations sur le site coronaclic, qui reprend les recommandations de réalisation d’imagerie de la société française de radiologie.

    Par ailleurs le HAUT CONSEIL DE SANTE PUBLIQUE émet un avis relatif à la prise en charge en ambulatoire  des cas de COVID-19 suspectés ou confirmés, qui sera publié sous peu.

    Lien : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/AvisRapports

    Voici ce que cet avis indique sur la réalisation de l’imagerie

    Place de l’imagerie médicale (Société Française de Radiologie ; http://www.sfrnet.org/)

    • la radiographie thoracique est peu contributive pour la mise en évidence des signes de COVID-19, car il s’agit surtout d’opacités peu denses, en verre dépoli ;
    • il n’y a pas d’indication actuelle à réaliser un scanner thoracique à des fins de dépistage de COVID-19 chez des patients non symptomatiques ou pauci symptomatiques, même si l’imagerie peut montrer des anomalies dans ces formes cliniques de l’infection ;
    • la prescription d’imagerie en ville doit être évitée chez des patients sans critères d’hospitalisation, pour respecter le confinement et limiter la circulation du virus ;
    • si cette prescription apparait indispensable pour un diagnostic différentiel, il faut prendre contact avec le cabinet de radiologie pour organiser le rendez-vous dans des conditions de sécurité (horaire dédié, pas de passage en salle d’attente, personnel protégé) ;
    • en cas de découverte fortuite d’images en verre dépoli au scanner thoracique (effectué pour une indication autre que COVID-19) :
      • il est nécessaire de rechercher des symptômes respiratoires justifiant d’une hospitalisation,
      • l’extension initiale importante des lésions objectivées lors de cet examen est un facteur de mauvais pronostic.  

     

  • Comment apprécier l'étendue des lésions en scanner ? il faut une mesure du volume compter le nombre de lobes ?

    Réponse (Pr Jean-Yves GAUBERT, Marseille) : Le compte-rendu structuré de la SIT, disponible en ligne, en accès libre sur le site de la SFR, vous propose une quantification visuelle (du volume des lésions observées par rapport à l'ensemble du poumon) qui permet de classer les patients sur une échelle de gravité « scanograhique ». En outre, notre site met à votre disposition des présentations toutes récentes de représentants de la SIT qui détaillent la sémiologie et les signes de gravité en scanner.

  • Y a-t'il des indications adaptées au Covid-19 de réalisation d'un angioscanner thoracique à la recherche d'une embolie pulmonaire dès le premier passage aux urgences ? L'utilisation du dosage des D-dimères a-t'elle changé ? Beaucoup de demandes dans notre centre sont liées à une augmentation des D dimères à plus de 1000 : Réponse importante à donner aux urgentistes et réanimateurs.

    Réponse (Pr Jean-Yves GAUBERT, Marseille) : Il n'y a pas (pas encore ?) d'indication validée pour l'angioscanner d'emblée. Notamment nous n'avons pas de référence chiffrée « officielle » à vous proposer pour que le taux de D-dimères déclenche l'angioscanner. Néanmoins, le Pr REVEL nous rapporte que les embolies pulmonaires observées dans l'expérience initiale de son centre étaient toutes associées à un taux de D-dimères > 10 000. Il faut rester concret sur indications indiscutables de recourir d'emblée à l'injection en TDM thoracique, en gardant à l'esprit que les complications/associations thromboemboliques sont décrites comme fréquentes :

    • Aggravation respiratoire d'emblée rapide.
    • Douleur thoracique avérée unilatérale et/ou tolérance hémodynamique précaire.
    • Discordance entre le retentissement (désaturation en 02) et l'atteinte parenchymateuse pulmonaire documentée en TDM.
    • Symptomatologie "polyviscérale" (douleurs abdominales, diarrhée persistante, céphalées majeures) incitant à proposer de toute façon une TDM avec injection (pour l'abdomen ou l'encéphale).
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    Procédures de nettoyage au scanner - 03/04/20

    Quel est le produit que vous utilisez avec un temps de contact de 5 min comme dans le dernier mail de la SFR pour désinfecter un scanner par exemple.

    Nous avons un nombre d ‘examen par jour très limité du à un protocole de désinfection de 20 min entre chaque patient.

    Réponse (Pr Jean-Yves GAUBERT, Marseille) : Le produit utilisé dans notre centre (Timone, Marseille) est un détergent désinfectant sans alcool, au nom commercial d'« ECOSEPTOL » (pas de conflit d'intérêt !) en spray, ou des lingettes aux propriétés comparables (nom commercial « WIP'ANIOS EXCEL »).

    Par contre, suivant les recommandations de notre CLIN central (APHM Marseille), nous appliquons une temporisation de désinfection de 5 min entre deux patients. En outre, toutes les heures, nous appliquons un protocole de nettoyage complet de la salle d'examen, y compris le sol.

    Nous sommes équipés d'un épurateur d'air, installé dans la salle de scanner (recommandation et initiative de notre CLIN).

    Notre organisation comporte aussi :

    • Une salle d'attente dédiée : nettoyage « à fond » en début et fin de journée (cette salle d'attente ne dessert qu'un seul de nos scanners, dédié uniquement aux patients « COVID + »).
    • Des circuits séparés pour les patients COVID avérés et pour les patients suspectés, qui sont explorés sur un autre scanner. Ils pourraient aussi être examinés sur le même scanner mais avec des créneaux horaires différents, encadrés par des procédures de nettoyage complètes, comme au début et en fin de vacation « COVID + ».
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    • Technicien manipulateur
    Réalisation des examens et rôle des manipulateurs - 03/04/20

    J’ai lu qu’il était recommandé que ce soit deux manipulateurs qui réalisent les examens scanner de patient covid un à la console et un en salle équipé

    Est-il possible de confirmer cette organisation ? Et s’il n’y a qu’un manipulateur dans un centre ?

    Réponse (Pr Jean-Yves GAUBERT, Marseille) : Effectivement, il est en tout point souhaitable d'adopter une organisation avec 2 manipulateurs. Dans notre centre, nous procédons de la façon suivante :

    • un manipulateur à la console, « propre » : appel des patients, taches d'enregistrement et réalisation de l'examen…
    • un autre, « sale », qui installe les patients et les réaccompagne en salle d'attente dédiée; il ne rejoint pas la salle de la console, qui reste « propre ».

    Les manipulateurs sont bien sûr tous deux intégralement équipés et protégés (tenues, lunettes, gants, etc.).

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    Faut-il considérer tous les patients comme porteur du covid-19 ? - 03/04/20

    Bonjour, je suis manipulateur en radiologie dans un centre privé de Paris : Quel est le temps efficace du bionettoyage des surfaces ? (application du détergent+séchage).

    Faut-il considérer tous les patients comme porteur du covid-19 ?

    Combien de manipulateur radio faut-il être au scanner, sachant que les patients sont peut-être porteurs du covid-19 ?

    Réponse (Pr Pierre-Yves BRILLET, APHP) : La question de la désinfection est fréquente dans le forum. Une réponse y a été apportée le 3/4/2020. Des recommandations ont été proposées sur le site de la SFR :

    https://ebulletin.radiologie.fr/actualites-covid-19/avis-relatif-aux-conditions-desinfection-surfaces-lors-realisation-dun-scanner

    https://ebulletin.radiologie.fr/actualites-covid-19/recommandations-dhygiene-grace-au-soutien-sf2h


    La deuxième question est difficile. Tous les patients peuvent être porteurs du Covid ou sont à risque de le contracter en milieu hospitalier. Il est nécessaire de respecter les règles de bon sens pour éviter les contaminations et de différer les examens qui ne présentent pas de caractère d’urgence.

    En période épidémique, il est recommandé que les manipulateurs au contact des patients portent un masque et qu’au moindre symptôme clinique suspect (toux) le patient en soit également équipé.