Le projet FIDAC porté par la SFR avec l'aide de NEHS Digital a démarré depuis une semaine. Il suscite beaucoup d'intérêt de la part de la communauté scientifique, des pouvoirs publics, mais également beaucoup de questions de votre part. Cette newsletter permet de vous tenir informés de l'avancée du projet.
Pour rappel, la SFR a été sollicitée par DRIM France IA pour être le promoteur d'une base de données anonymisées d'images scanographiques thoraciques chez des patients suspects ou atteints de COVID. L'objectif est de mettre rapidement à disposition un set de données provenant de différents centres selon un protocole d'acquisition standardisé (coupes axiales transverses millimétriques sans injection de préférence) afin que des chercheurs puissent développer des outils de segmentation, de détection, de classification, des scores de gravité pour mieux prendre en charge la maladie.
Votre participation est volontaire ; vous pouvez charger quelques dossiers ou l'ensemble de vos cas ; vous êtes libre de vous retirer à tout moment sans explications. Ces données serviront à des fins de recherche uniquement. En effet, il n'y a pas de revente ou d'utilisation commerciale desdites données. En acceptant de communiquer les clichés d'imagerie médicale de vos patients sur ce serveur national, vous autoriser leur traitement de la part de la SFR dans le cadre de recherches sur le COVID.
Ce mode de fonctionnement est nouveau en France mais est relativement familier dans d'autres pays dans lesquels des biobanques sont mises à disposition de la communauté nationale ou internationale à des fins de recherche (exemple en radiologie avec le connectome). La SFR veut jouer un rôle de catalyseur en motivant la recherche sur les données de radiologie.
Questions / Réponses
« Ce qui me gêne également c'est en gros "donnez-nous les données" et nous (la Société Française de Radiologie) choisirons qui pourra les utiliser »
Réponse. Vous avez raison, la SFR pour le compte de DRIM France IA vous représente ; vous gardez vos images et données dans votre établissement. En donnant à la SFR les données, cela permet de constituer en « entrepôt multicentrique » qui est fort utile pour la recherche et le développement d'outils pour notre métier. Vous n'y êtes pas obligés mais votre participation sur un sujet de crise sanitaire permet de démontrer notre capacité à nous mutualiser pour qu'ensemble nous trouvions les moyens de développer une synergie de lutte contre cette maladie et développions au plus vite par un effort collaboratif des outils adéquats.
« On doit avoir les moyens de réutiliser les données en partie (voire en tout) pour nos propres études, pour la simple raison que nous sommes CO-contributeurs ». C'est déjà le cas du PMSI, le fait de fournir des données de nos établissements, nous ouvre de droit accès à la base nationale.
Réponse. Nous n'avons pas encore défini complétement les droits d'accès à la base. Ces droits reposent sur la non commercialisation des données, la non revente des données et leur utilisation pour la recherche et le développement de solution communautaire. En tant que centre participant, vous devez suivre les mêmes règles que tous. Vous pourrez bien entendu accéder à vos données et déposer des projets de recherche mono ou multicentrique.
« En cas de publication, sommes-nous cités ? »
Réponse. L'utilisation des données anonymisées ne permet pas de remonter sur les centres ; nous publierons la liste des centres participants ; l'utilisation de la base devra être mentionnée par les auteurs sous le nom « FIDAC ». Par contre, si des études ancillaires avec des données de quelques centres identifiés sont réalisées, le nom de votre centre pourra apparaitre en sus de « FIDAC » ainsi que vos noms (à voir avec le promoteur de l'étude).
« Sommes-nous destinataires de fait de toutes les études secondaires »
Réponse. Nous n'avons pas encore défini le processus de sélection des études sur la base FIDAC ; l'objectif est de faciliter les travaux. Toute les bonnes volontés sont donc sollicitées et nous pourrions en effet soit sur un site soit à travers la newsletter faire des appels à participation des projets d'exploitation des données soit en annotant les images soit en fournissant des données complémentaires.
« Si on lit les documents on reste songeur sur l'anonymisation, on parle en effet d'anonymisation, puis de pseudonymisation ce qui est fortement différent »
Réponse. Vous avez raison. La base FIDAC contient des données anonymisées avec des images DICOM, quelques informations permettant un classement des données ; elle pourra contenir des images segmentées, annotées ainsi que des données cliniques ou biologiques. Des structures de recherche nous ont demandé de pouvoir accéder à des données pseudonymisées pour faire un lien avec des antécédents ou un suivi par exemple. La réglementation de la recherche sur des données pseudonymisées est tout autre. Nous y travaillons. Très schématiquement, la SFR pourrait être promoteur de ces données pseudonymisées pour des études de recherche et/ou le centre porteur de la recherche. Le plus important est d'être bien dans les règles CNIL et RGPD afin de ne pas pouvoir remonter au patient et qu'il puisse exprimer son opposition à la recherche.
« Normalement c'est un formulaire de consentement explicite, et non de "non opposition", la non opposition c'est ce qu'on demande aux patients pour nos propres études sur nos propres données. Ici les données quittent l'établissement et sont stockées on ne sait où d'ailleurs »
Réponse : Les données sont anonymisées ; Les travaux de recherche ne sont pas sur des données patients nominatives mais sur des données images anonymisées
En vous remerciant tous pour votre participation active ; déjà plus de 500 dossiers sur le site ! Merci aux radiologues, aux DSI aux établissements, à NEHS Digital qui ont réagi vite face à cette crise sanitaire. Poursuivons notre effort car nous avons besoin de tous les dossiers et de tous les centres pour atteindre un nombre significatif d'informations. Le nombre, la rapidité de collecte et la diversité des données seront les forces du projet FIDAC.
Bien amicalement, bien confraternellement,
Professeur Jean-Paul Beregi
Membre du directoire de DRIM France IA
Pour le projet FIDAC-SFR