Apport du scanner post-mortem dans les traumatismes à haute cinétique

Imagerie médicale

Apport du scanner post-mortem dans les traumatismes à haute cinétique

Auteur(s) : 
Maxime LACROIX

L’imagerie post-mortem est un domaine de la radiologie en plein essor et cette session très enrichissante en était bien la preuve. Cette séance, fruit du travail conjoint de radiologues et de médecins légistes, était axée sur l’intérêt du scanner post-mortem dans les décès à haute cinétique. Son principal objectif était de savoir ce que cette technique pouvait apporter à l’autopsie traditionnelle.

Elle a débuté par une présentation très limpide de Claire Boudinaud (CHU Clermont-Ferrand). Elle nous a expliqué l’intérêt du scanner non injecté post-mortem, nous rappelant tout d’abord que les lésions de haute cinétique sont toujours multiples, complexes et assez inhabituelles pour des radiologues habitués à l’imagerie du vivant. Elle a rappelé les modalités de réalisation, le protocole et a fait une synthèse des aspects normaux de thanatoradiologie trompeurs (putréfaction, gradient d’hypostase pulmonaire, aspect spontanément dense des sinus cérébraux, etc.). Concernant les performances du scanner, elles sont supérieures à l’autopsie pour la détection des lésions osseuses (en particulier les fractures du massif facial, du rachis cervical haut et du bassin) ainsi que pour le diagnostic et la quantification des épanchements gazeux. En revanche, le scanner non injecté post-mortem est mis en défaut pour les lésions vasculaires et surtout les lésions des organes pleins intra-abdominaux.

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Fig. 1. Rupture de la coronaire droite (cercle) et extravasation intra-péricardique secondaire à une chute de 12 mètres.

Fabrice Dedouit (Lausanne) a ensuite enchaîné sur l’intérêt de l’angioscanner post-mortem, c’est-à-dire du complément injecté de la technique précédemment décrite. Elle est de réalisation plus complexe, nécessitant des protocoles standardisés et un produit de contraste huileux spécifique. Sa présentation très claire et précise a montré la valeur de cette technique. L’adjonction de contraste augmente bien sûr la sensibilité pour le diagnostic des lésions vasculaires (Fig. 1), mais également celui des lésions hépatiques. En effet, le foie est le principal ennemi du radiologue en imagerie post-mortem, d’importantes fractures restant non diagnostiquées en contraste spontané.

La séance s’est terminée par un diaporama très didactique de Maisy Lossois, médecin légiste à Montpellier (âmes sensibles s’abstenir !) qui a permis de nous informer de façon très concrète de son métier (manière et étapes de l’autopsie) dans les situations de décès à haute cinétique. Son exposé a constitué une synthèse pratique de toute la session, en démontrant que le scanner ne remplace pas l’autopsie mais est un outil très utile pour assurer l’exhaustivité des descriptions lésionnelles, celui-ci permettant en particulier la visualisation de certaines zones difficiles d’accès.


Maxime LACROIX - Paris